Cinq échantillons de poussières de Lune vendus 450.000 euros aux enchères

Publié le 17 avril 2022 à 19h41

Source : TF1 Info

La maison d'enchères Bonhams, qui a organisé la vente, décrit ces fragments comme provenant du premier échantillon jamais collecté sur la Lune.
C'est la première que des roches lunaires issues du programme Apollo sont vendues à un particulier.

450.000 euros… pour quelques grains de poussières de Lune. Un acheteur anonyme a fait l’acquisition de cinq échantillons ramenés sur Terre par l’équipage de la mission Apollo11, lors d’une vente aux enchères organisée mercredi 13 avril aux États-Unis. À leur retour sur Terre, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins avaient ramené dans leurs bagages quelque 21,7 kilos de roches lunaires. Considéré comme un trésor national, le précieux butin appartient à l’État américain. Et donc en théorie, il est impossible d’en acheter. 

Mais ces fragments de roches lunaires font exception à la règle, comme l’explique un article du magazine National Geographic. La pochette utilisée par Neil Armstrong pour ranger les premiers échantillons lunaires, d’où proviennent ces cinq échantillons, avait été confiée par la Nasa au musée Cosmosphere, au Kansas, avant de disparaître soudainement. Ce n'est qu'en 2002, lors d'une perquisition au domicile de l’ancien directeur du musée, que les autorités ont pu remettre la main dessus. Ignorant tout de son histoire et de sa rareté, la police locale l'avait finalement mis aux enchères avec d'autres bien saisis. Une collectionneuse américaine, Nancy Lee Carlson, avait acquis l'objet pour la modique somme de 900 euros.

Une histoire rocambolesque

Espérant en tirer un bon prix, la collectionneuse décide de se rendre au siège de la Nasa, à Houston, pour le faire authentifier. Mais une fois en possession de l'objet, l’Agence spatiale refuse de lui restituer. "Cet artefact n’aurait jamais dû devenir la propriété d’un individu", avait déclaré, à l’époque, un porte-parole de la NASA. Portant l’affaire en justice, l’Américaine a finalement obtenu gain de cause et l’a revendu en 2017 pour un montant de 1,6 million d’euros lors d'une vente organisée à New York par la maison d'enchères Sotheby's. Mais ce n’est qu’en 2019, après de nouvelles poursuites judiciaires, qu’elle a pu récupérer les cinq échantillons, dont la vente a eu lieu ce mercredi 13 avril.

Si la vente d'artefacts provenant de missions spatiales reste exceptionnel, ce n’est toutefois pas la première fois que des roches lunaires sont proposées lors d’une vente aux enchères. En 2018, trois échantillons prélevés lors d'une mission non habitée soviétique en 1970 s’étaient vendus pour 855.000 dollars lors d'une vente à New York. Ces fragments, ramenés par la mission Luna-16, avaient initialement été offerts à l'épouse de Sergueï Korolev, considéré comme le père du programme spatial soviétique, et décédé en 1966. Si la Chine est parvenue, en 2013, à poser un module sur la Lune, les seuls prélèvements ramenés sur Terre à ce jour proviennent des missions américaines et soviétiques. Mais peut-être plus pour longtemps.


Matthieu DELACHARLERY

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