ESPACE - La société spatiale californienne SpaceX a déployé les 60 premiers mini-satellites de sa future méga-constellation Starlink. Le premier jalon d’un projet ambitieux visant à donner accès à Internet depuis l’espace à des milliards de personnes vivant dans les régions les plus reculées du monde et à remplir les caisses de la société. Explications.
L’accès à Internet à haut débit, omniprésent dans les pays riches, a débouché ces dernières années sur tout un tas d’applications pour aider les gens à se déconnecter. Pourtant, pour presque la moitié de la population mondiale, la problématique se situe plutôt aux antipodes. Près de 4 milliards de personnes n'ont pas été connectées au cours des trois derniers mois (le seuil fixé par les Nations Unies pour déterminer quelqu'un comme étant un utilisateur du réseau). Cela signifie, de fait, qu'elles ne profitent pas des nombreux avantages sociaux, économiques et éducatifs associés à une connexion Internet.
A l’instar d’Elon Musk, les entrepreneurs de la Silicon Valley ont rapidement flairé le potentiel, notamment financier, de l’Internet spatial. Des drones Aquila de Facebook (projet abandonné depuis) aux ballons gonflés à l’hélium de Google (quant à lui toujours en cours), chacun y va de sa propre initiative. Mais il y a une autre idée, tout aussi audacieuse et peut-être plus réaliste : des satellites. Pas un, mais des centaines, voire des milliers. De quoi fournir une connexion à Internet à haut débit, et à un prix abordable, à tous les habitants de la planète. C'est justement l'idée de Space X, la société spatiale d'Elon Musk, avec "Starlink".
Starlink, une méga-constellation de 12.000 satellites
Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai, une fusée Falcon 9 de la compagnie spatiale SpaceX a décollé sans incident de Cap Canaveral, en Floride (Etats-Unis), avec à son sommet une coiffe entièrement remplie par les premiers 60 satellites du projet. Une heure plus tard, le second étage de la fusée a relâché les engins en grappe, à environ 450 kilomètres d'altitude. Ils se sont ensuite séparés naturellement, pour se propulser chacun jusqu'à une altitude de 550 kilomètres.
Une altitude suffisamment haute pour couvrir l’ensemble du globe, tout en limitant les problèmes de latence lors de la transmission du signal vers la Terre. Plus tôt ce mois-ci, Elon Musk avait dévoilé sur Twitter une image (voir photo ci-dessous) montrant ce à quoi ressemble un satellite de Starlink.
De la taille d’une machine à laver, pour un poids de 227 kilogrammes, ces appareils alimentés par l’énergie solaire ne sont que les premières "briques" d’un projet beaucoup plus ambitieux. Elon Musk a indiqué la semaine dernière que le système commencerait à être réellement opérationnel avec environ 800 satellites, ce qui nécessitera encore une douzaine de lancements.
Si tout va bien, à l'horizon 2020, sa future constellation pourrait compter jusqu’à 12.000 satellites. "Notre ambition est de créer un système mondial de télécommunications qui sera plus grand que tout ce qui a été imaginé jusqu’à présent", avait déclaré Elon Musk en 2015, rappelant que "la vitesse de lumière est 40% plus rapide dans le vide spatial que dans la fibre".
Pourquoi SpaceX se lance-t-elle dans l’Internet spatial ?
Pour mener à bien son rêve d’envoyer des humains sur Mars, une entreprise extrêmement coûteuse, Elon Musk a besoin d'argent. De beaucoup d'argent. Si les activités de lancement de fusées pourraient rapporter jusqu’à 3 milliards de dollars chaque année à SpaceX, les revenus générés par Starlink pourraient quant à eux atteindre 30 milliards de dollars par an, estime le milliardaire. "Nous voyons cela comme un moyen pour SpaceX de générer des revenus pouvant être utilisés pour développer des lanceurs et des vaisseaux spatiaux. Nous pensons qu'il s'agit d'un tremplin essentiel sur la voie de l'établissement d'une ville autonome sur Mars et d'une base sur la Lune."
La compagnie spatiale d'Elon Musk n'est cependant pas la seule à se lancer dans la course à l’Internet de l’espace. En février dernier, la startup américaine OneWeb a ainsi placé en orbite six mini-satellites expérimentaux, à une altitude de 1000 kilomètres. Son fondateur, Greg Wyler, ambitionne à terme de déployer une constellation de 650 satellites d’ici à 2021. Le patron d’Amazon, Jeff Bezos, développe également sa propre constellation via la société Kuiper System : un réseau de 3200 satellites qui doit permettre de proposer "un accès internet haut débit à 95 % de la population mondiale". D’autres projets sont également dans les tiroirs. Parmi eux : LeoSat (78 satellites), Kepler (140 satellites), Telesat (300 satellites), Boeing (2400), ou encore Samsung (4000).

Quid des débris spatiaux en orbite basse ?
Avec ses 12.000 satellites, la constellation de SpaceX multiplierait de plusieurs fois, à elle seule, le nombre de satellites autour de la Terre. Pour se faire une idée, depuis Spoutnik en 1957, un peu plus de 8000 objets ont été lancés dans l'espace par l'humanité, selon le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies. Aujourd’hui, on en dénombre environ 4000 encore présents au-dessus de nos têtes. Parmi eux, 1700 seraient actifs. Or, la zone où le trafic est le plus dense se situe justement entre 700 et 1100 km d’altitude.
La principale inquiétude réside dans la fin de vie de ces engins spatiaux. De fait, la prolifération de satellites va augmenter considérablement les risques de collision et les nombreux débris constitueraient à leur tour un danger pour les autres satellites. "Pour se faire une idée, lors d’une collision avec un objet d’un millimètre, l’énergie développée est de 1 kilojoule, l’équivalent d’une boule de bowling lancée à 100 km par heure, souligne Christophe Bonnal, expert à la direction des lanceurs du Centre national d'études spatiales (Cnes), joint par LCI Il y a quelques semaines.
Le fondateur de SpaceX a promis que chaque satellite Starlink posséderait des données sur les orbites de tous les débris spatiaux connus et s'éloignerait automatiquement de tout ce qui pourrait le traverser. En mars dernier, dans une lettre adressée à la Commission fédérale des communications (FCC) américaine, l’entreprise a déclaré avoir modifié la conception afin que les futures versions de ses satellites soient entièrement détruites au moment de leur entrée dans l’atmosphère.
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