Le taux de fer dans le sang, la clé de la lutte contre le vieillissement ?

Publié le 22 juillet 2020 à 16h50, mis à jour le 22 juillet 2020 à 16h56
Analyse de résultats dans un laboratoire de Levallois-Perret le 22 avril 2020

Analyse de résultats dans un laboratoire de Levallois-Perret le 22 avril 2020

Source : THOMAS COEX / AFP

SCIENCES - Une étude menée par des chercheurs de l'Université d’Édimbourg établit un lien entre la concentration de fer dans le sang et la durée de vie en bonne santé. Cette découverte pourrait expliquer que l'organisme de certaines personnes vieillisse plus lentement que d'autres.

"Certains individus souffrent de maladies chroniques précoces et meurent avant 60 ans. Au contraire, d'autres peuvent atteindre une vieillesse exceptionnelle, souvent indemnes de maladie jusqu'à leurs dernières années de vie." Les chercheurs de l'Université d’Édimbourg et de l'institut Max Planck sont partis de ce constat élémentaire pour tenter d'en identifier les causes. Les recherches se sont appuyées sur un immense groupement de données publiques. Les informations génétiques d'un échantillon de plus d'un million de personnes ont ainsi pu être analysées. 

Après plusieurs mois de travail, ils ont publié une étude dans la revue Nature Communications qui établit un lien entre la concentration de fer dans le sang et le vieillissement d'une personne. Cette découverte pourrait, à terme, permettre le développement de médicaments réduisant l'impact des maladies de l'âge et favorisant la bonne santé à un âge avancé. 

Maintenir "sous contrôle" les niveaux de fer

L'étude s'articule autour de trois grands facteurs : la durée de vie, les années de vie sans maladie et la possibilité d'atteindre un âge très avancé (longévité). Les scientifiques ont identifié les régions du génome liées à ces trois caractères. En utilisant une méthode statistique - la randomisation mendélienne - ils ont constaté que les gènes impliqués dans le métabolisme du fer étaient surreprésentés. 

Ces résultats suggèrent que le maintien "sous contrôle" des niveaux de fer dans le sang "pourrait prévenir les dommages liés à l'âge" selon le Dr Paul Timmers. Il en conclut également qu'une concentration trop élevée réduit les "années de vie en bonne santé". 

La densité du fer dans l'organisme dépend de plusieurs facteurs, à commencer par l'alimentation. Elle peut également être liée à des maladies (Parkinson, maladies hépatiques, baisse des défenses immunitaires).

"Découvrir comment le vieillissement est régulé"

D'autres travaux sont nécessaires pour confirmer ces conclusion, mais elles constituent d'ores et déjà une excellente base pour l'avenir. Elles peuvent potentiellement constituer le point de départ pour l'élaboration de médicaments décuplant l'espérance de vie. Quoiqu'il en soit, les chercheurs à l'origine de ces découvertes ne comptent pas en rester là. L'un des co-auteurs de l'étude, le Dr Joris Deelen assure que l'"objectif ultime est de découvrir comment le vieillissement est régulé et de trouver des moyens d'améliorer la santé pendant ce processus".


Maxence GEVIN

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