ESPACE - Des premiers résultats scientifiques, provenant du rover Perseverance présent sur la planète rouge, confirment l'intérêt de chercher des traces d'une vie ancienne sur son site d'atterrissage.
Perseverance livre ses premiers résultats scientifiques. Le robot de la Nasa, arrivé sur Mars en février 2021, est équipé d'un instrument franco-américain baptisé Supercam. Ce dernier a pu notamment observer, depuis le sol de la planète rouge, l'environnement du cratère Jezero. Les premières images dévoilent ainsi un cratère d'une surface d'environ 35 km de diamètre, qui a bien abrité un lac fermé, anciennement alimenté par une rivière via un delta, il y a entre 3,6 et 3 milliards d'années.
Lire aussi
Mars : le rover Perseverance a bien prélevé un premier échantillon de roche
Lire aussi
Comment Perseverance a réussi à produire de l'oxygène sur Mars
Lire aussi
Mission martienne : Perseverance parvient à produire de l'oxygène
Ces premiers résultats ont été publiés dans la revue Sciences et reviennent avec précisions sur l'histoire de l'ancien site lacustre. On y apprend notamment que la SuperCam a permis d'identifier des strates de sédiments qui sont de "très bonnes candidates pour retrouver des traces de vie passée", a expliqué le CNRS lors de la présentation à la presse des résultats de l'étude, conduite par l'un de ses chercheurs, Nicolas Mangold.
Ces strates, qui sont des "dépôts fins de type argileux ou sableux, qui ont plus de facilité à préserver de la matière organique", permettent d'apprendre que Jezero était un lac fermé, où l'eau entrait sans en sortir, et dont le niveau fluctuait. "Des endroits étaient alternativement à l'air libre et sous l'eau, donc privilégiés pour des formes de vie", selon Nicolas Mangold. Mais, ce système clos est "moins dynamique et son activité hydrologique est moins longue que celle d'un lac qui aurait perduré avec une rivière sortant de l'autre côté", a ajouté le géologue.
Un changement climatique majeur intervenu sur Mars ?
Le robot de la NASA, Perseverance, a également détecté la présence inattendue de gros galets et blocs rocheux, témoins de forts courants fluviaux comme des crues soudaines. La fin de la période lacustre du cratère aurait donc été le théâtre d'un changement climatique majeur, suggère l'étude.
Toutes ces observations, que le rover a réussi à faire en se tenant à plus de 2 km de distance des formations géologiques étudiées, vont désormais permettre d'orienter ses explorations pour aller prélever des échantillons. Le juge ultime sera l'analyse de ces échantillons sur Terre, lorsqu'ils y seront ramenés à l'horizon 2030.