Pourquoi nos cheveux blanchissent-ils avec l'âge ? Des chercheurs ont peut-être trouvé une explication

Publié le 21 avril 2023 à 20h00
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Des scientifiques pensent avoir identifié le mécanisme à l'origine de la dépigmentation des cheveux qui intervient avec l'âge.
Leur étude, parue cette semaine dans la revue "Nature", laisse augurer la perspective de parvenir un jour à freiner le processus.

La canitie, comprendre l'apparition des cheveux blancs, apparaît en général autour de l'âge de 40 ans, même si elle peut intervenir bien plus tôt chez certaines personnes. Bien qu'on sache depuis longtemps les masquer en les teignant, il n'existe à ce jour aucun traitement pour retarder la dépigmentation. Dans un article scientifique paru le 19 avril dans la revue Nature, une équipe de chercheurs de l'école de médecine de l'Université de New York, aux États-Unis, pense avoir identifié le mécanisme à l'origine de cette dépigmentation. De quoi laisser imaginer qu'un traitement permettra un jour, peut-être, de retarder leur apparition.

Jusqu'à présent, les scientifiques considéraient que ce processus naturel était lié à la disparition progressive, avec l'âge, des cellules souches à l'origine de la production des mélanocytes, des cellules spécialisées dans la coloration de la peau ou des poils (et donc, du cheveu) via la production d'un pigment, la mélanine. En étudiant ce mécanisme de dépigmentation en laboratoire, l'équipe de scientifiques a découvert que ces cellules souches de mélanocyte - qui donnent donc naissance aux cellules productrices de pigment, les mélanocytes - étaient toujours présentes, mais qu'elles ne parvenaient plus, tout simplement, à se déplacer à l'intérieur du follicule, à l'endroit où les poils prennent justement racines. 

Une histoire de cellules souches

Il apparaît, selon ces travaux, qu'à mesure que nous vieillissons, les cellules souches mélanocytes se bloquent dans une région appelée "renflement folliculaire" et cessent de se développer en nombre suffisant pour remplir de couleur la mèche de cheveux en croissance. Au cours des expérimentations menées sur des rongeurs, après un processus de vieillissement forcé, le nombre de follicules pileux contenant ces fameuses cellules souches mélanocytes logées dans le bulbe est passé de 15 % à près de la moitié. Ces cellules ne se régénéraient plus ou ne mûrissaient plus en cellules de type mélanocytes capables de produire du pigment, en l'absence de signaux provenant d'emplacements spécifiques – dont les cellules sont coupées lorsqu'elles sont bloquées dans les renflements folliculaires.

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"Les mécanismes nouvellement découverts soulèvent la possibilité que le même positionnement fixe des cellules souches mélanocytes puisse exister chez l'être humain", souligne, dans un communiqué, le dermatologue Qi Sun, de l'université de New York, qui a dirigé ces recherches. "Si c'est le cas, cela représente une voie potentielle pour inverser ou prévenir le grisonnement des cheveux humains, en aidant les cellules bloquées à se déplacer à nouveau entre les compartiments du follicule pileux en développement", avance le scientifique. Tout cela doit encore être confirmé sur les follicules pileux humains, mais il est possible que les mêmes mécanismes soient en jeu dans nos propres cheveux.

De précédentes recherches ont montré, par le passé, que la génétique et le niveau de stress sont également impliqués dans le processus de dépigmentation. La teinture a encore de beaux jours devant elle. 


Matthieu DELACHARLERY

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