Quand l'astronaute française Sophie Adenot ira-t-elle dans l'espace ?

Publié le 24 novembre 2022 à 18h10

Source : Le CLUB

Fraîchement retenue dans la nouvelle promotion d'astronautes européens, la Française Sophie Adenot était l’invitée de LCI ce jeudi 24 novembre.
À 40 ans, cette ingénieure française est avant tout une pilote d'exception. Elle entamera sa formation en avril prochain à Cologne, en Allemagne.
La nouvelle recrue de l'Agence européenne de l'espace (ESA) participera, dans un premier temps, à des missions dans la Station spatiale internationale, avant peut-être la Lune.

Elle marche dans les pas de Jacqueline Auriol, pionnière de l’aviation tricolore, et de l’astronaute Claudie Haigneré, première Française à s’envoler dans l’Espace. Diplômée du prestigieux Institut de technologie du Massachusetts (MIT) et de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace, lieutenant-colonel de l’Armée de l’air, pilote d’essais pour Airbus Helicopter ou encore professeur de yoga, Sophie Adenot a un parcours d’extraterrestre, même si elle garde (pour le moment) les pieds sur Terre.

Ça tombe plutôt bien, cette pilote d'exception de 40 ans a été sélectionnée, mercredi 23 novembre, pour intégrer la nouvelle promotion du corps des astronautes de l’Agence spatiale européenne (Esa), treize ans après le Français Thomas Pesquet. Une formation intensive attend maintenant Sophie Adenot. En avril prochain, la jeune femme se rendra au Centre européen des astronautes à Cologne, en Allemagne. "La première des étapes, ça va être de retourner à l’école", plaisante l’astronaute, qui était l'invitée de LCI ce jeudi 24 novembre. 

"J’ai encore toute à apprendre de ce métier. Les hélicoptères, je commence à maîtriser, mais dans le spatial, je suis complètement une débutante", admet la jeune femme. "Il y a d’abord un an de ‘basic training’, en français d’entraînement de base. Et ensuite, si une mission m’a été attribuée, ce sera deux ans de ‘mission specific training’, un entraînement spécifique à la mission. Et ce n’est qu’à l’issue de ces trois années de formation que l’on peut espérer partir", explique la nouvelle recrue de l'Agence spatiale européenne. 

Objectif, un départ à l'horizon 2026 ?

Au cours de cette formation réputée pour être parmi les plus rudes, Sophie Adenot s'exercera aux sorties dans l'espace en piscine, développera des compétences en robotique, apprendra à faire fonctionner et entretenir la Station spatiale internationale (ISS) ainsi qu'à parler russe, de manière à pouvoir communiquer avec ses homologues. À l'issue de leur formation, les astronautes seront affectés dans un premier temps à des missions vers l'ISS, mais aussi vers la Lune et peut-être même Mars. En tenant compte de ce calendrier, la Bourguignonne pourrait théoriquement s’envoler dans l’espace à l’horizon 2026. 

Mais, à l’entendre, rien n’est moins sûr. "Il n’est pas non plus impossible que la prochaine mission pour un Français arrive bien plus tard. Thomas Pesquet a attendu sept ans avant d’effectuer son premier vol", rappelle Sophie Adenot. "Ca fait partie du jeu, on le sait. L’exploration spatiale est une activité de coopération internationale qui s’inscrit dans un temps long", explique la jeune femme. Quant à la Lune, "ce n’est impossible en tout cas mais c’est complètement incertain, dit-elle. Dans un premier temps, la priorité, c’est d’acquérir de l’expérience en orbite basse. C’est important d’appréhender la micro gravitée avant de partir vers l’exploitation plus lointaine."

L'Agence spatiale européenne (ESA) a déjà obtenu trois sièges pour les Européens à bord de la future station orbitale lunaire Gateway, en tant que contributeur au programme. Mais les rares places disponibles sont réservées à la génération précédente, déjà rodée aux séjours en orbite basse. "Pour le moment, les missions pour la Lune sont réservées aux astronautes plus expérimentées, ceux de la promotion de 2009 [dont fait partie Thomas Pesquet). Notre rôle sera de les soutenir, explique la jeune femme. C’est un travail d’équipe, et on sera là pour les aider. Ce n’est pour rien qu’on appelle cela le corps des astronautes." Pour Sophie Adenot, l'aventure ne fait que commencer.


Matthieu DELACHARLERY

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