Relique glacée, suspense, film d’animation et Brian May : le drôle de Réveillon historique de la NASA

La rédaction de LC I
Publié le 31 décembre 2018 à 11h18
Relique glacée, suspense, film d’animation et Brian May : le drôle de Réveillon historique de la NASA
Source : AFP PHOTO HANDOUT-NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

BONNE ANNÉE - La sonde New Horizons doit survoler, mardi 1er janvier, l'objet céleste le plus éloigné jamais étudié par les scientifiques. Une relique glacée nommée Ultima Thule qui devrait permettre d'en apprendre plus sur le début de notre système solaire.

La Nasa ne prend pas de vacances. Encore moins quand il s'agit d'aller observer ce qu'elle n'a encore jamais vu de près. La sonde New Horizons va profiter du jour de l'An pour survoler l'objet céleste le plus éloigné jamais étudié. Son nom ? Ultima Thule (ou 2014 MU69, son nom scientifique). 

Mise au jour par le télescope spatial Hubble en 2014, cette relique glacée, nommée d'après une île lointaine de la littérature médiévale, se situe à environ 6,4 milliards de kilomètres de nous. Son étude représenterait une grande avancée scientifique car "c'est vraiment un vestige de la formation du système solaire", explique à l'AFP Hal Weaver, du laboratoire de physique appliquée de l'université John Hopkins.

Ultima Thule se trouve dans la ceinture de Kuiper que les astronomes appellent parfois le "grenier" du système solaire, situé à 4,8 milliards de kilomètres du Soleil. Elle "grouille littéralement de milliards de comètes, de millions d'objets comme Ultima Thule - qui sont appelés planétésimaux, corps célestes à partir desquels les planètes se sont formées - et une poignée de planètes naines de la taille d'un continent, comme Pluton", détaille Alan Stern, l'un des responsables de New Horizons. "C'est important pour nous dans la science des planètes car cette région du système solaire, si loin du Soleil, conserve les conditions originelles d'il y a 4,5 milliards d'années", ajoute-t-il. "Donc lorsque nous survolerons Ultima, nous serons capables de voir comment les choses étaient au tout début."   

Un vol à très haut risque

La sonde New Horizons doit s'approcher à 3.500 kilomètres de la surface d'Ultima Thule, soit trois fois plus près que la distance à laquelle elle avait approché Pluton en 2015. Mais la route ne sera pas sans risque. Lancée à une vitesse de 51.500 kilomètres par heure, elle pourrait être détruite en un instant si elle heurtait un débris aussi petit qu'un grain de riz. Si la sonde survit à son survol, elle pourra prendre des centaines de photos d'Ultima Thule et d'en révéler la forme et la géologie pour la première fois. Les scientifiques ne sont pour l'instant pas sûrs de sa taille, l'estimant environ 100 fois plus petit que la planète naine Pluton dont le diamètre est proche de 2400 km. Il pourrait être de forme allongée ou même être composé de deux objets distincts. 

2018 The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory LLC

Les premières images devraient arriver dans la soirée du 1er janvier, et être rendues publiques dès le lendemain. La diffusion en direct est impossible avec une telle distance car il faudrait six heures pour que New Horizons envoie un premier signal à la Terre. Mais la Nasa prévoit une transmission sur internet durant le survol, sur les coups de 0h30 heure de Floride (mardi 6h30 à Paris). 

Il s’agira d’une simulation sous forme de film d’animation, accompagné d’une chanson inédite du guitariste de Queen Brian May en bande sonore.  "Réunir ces deux aspects de ma vie, l'astronomie et la musique, était un défi intéressant", a déclaré dans un communiqué le musicien qui est aussi titulaire d'un doctorat en astrophysique. Sa chanson "New Horizons" est son premier single solo depuis 1998. Alan Stern espère que cette mission ne sera pas la dernière pour New Horizons. Objectif ? Traquer d'autres objets de la ceinture de Kuiper et "faire un survol encore plus éloigné en 2020".


La rédaction de LC I

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