Créé par la société SpaceX d'Elon Musk, Starlink est un fournisseur d'accès à Internet qui s'appuie sur des milliers de satellites.Problème : le déploiement de ce vaste réseau en orbite basse vient gêner le travail des chercheurs.L'étude de l'espace lointain devient plus compliquée, une situation qui ne devrait pas aller en s'arrangeant.
Une fois totalement déployé, le réseau de satellites Starlink doit permettre l'accès à un internet haut débit partout dans le monde, y compris dans des zones où les déploiements d'infrastructures télécoms traditionnelles ne sont pas rentables. Projet chapeauté par SpaceX, l'une des entreprises d'Elon Musk, Starlink s'attire néanmoins des critiques, notamment du côté de la communauté scientifique.
Le média australien ABC rapporte que les chercheurs qui s'intéressent à l'espace lointain expriment "leurs inquiétudes quant au fait que ces satellites empiètent sur leur capacité à étudier le cosmos". Ils craignent par ailleurs que la réglementation ne suive pas le rythme de l'augmentation de l'activité dans l'espace, et que la situation se dégrade encore à l'avenir.
Comme une nuée de moucherons
Des recherches ont montré que la constellation de télécommunications Starlink interfère de manière concrète dans leur travail. Un constat relayé dans une étude, publiée par la revue Astronomy & Astrophysics. On apprend ainsi que des scientifiques ont utilisé un puissant télescope aux Pays-Bas pour observer 68 des satellites de SpaceX et détecté que leurs émissions dérivaient hors de la bande leur étant normalement attribuée.
Concrètement, un risque d'interférence devient de plus en plus important avec les appareils d'observation, alertent les spécialistes. Un astrophysicien interrogé par ABC explique que l'augmentation de l'activité des satellites a été un obstacle à son travail : elle s'apparente à la présence comme des moucherons dans le cadre lorsqu'il prend des photos de l'espace lointain.
Dans le futur, les satellites de Starlink sont amenés à se multiplier, sans compter le déploiement d'autres satellites dédiés à d'autres usages. Pour que la recherche scientifique ne soit pas davantage affectée, des chercheurs souhaiteraient qu'une forme de régulation soit instaurée. "Pour ce rayonnement involontaire, il n'y a pas de réglementation dans l'espace", déplore l'un d'eux.
Il y a quelques mois, le réseau Starlink était déjà pointé du doigt. Une autre étude mettait en lumière le fait que les satellites perturbaient l'activité du célèbre télescope Hubble. SpaceX, suite à cette mise en cause, avait fait savoir qu'elle allait prendre une série de mesures pour réduire la gène occasionnée. Parmi elles, l'usage d'une peinture sombre, moins réfléchissante.