NO FUTURE - La tortue de la Mary River, qui porte parfois une crête d’algues sur la tête, a été ajoutée à la liste des reptiles menacés par la Zoological Society of London (ZSL). La destruction de son habitat naturel et le prélèvement des œufs pour le commerce d’animaux ont mis en grand danger cette espèce très particulière.
Ne vous détrompez pas. Malgré son allure plutôt amusante, son avenir ne présage rien de rassurant. Cette tortue d'eau douce australienne, parfois affublée d'une crête d'algues qui lui confère ainsi des allures de punk, a rejoint la liste des reptiles menacés de la Zoological Society of London.
Cette espèce endémique (qui se localise dans une aire restreinte), dont le nom scientifique est Elusor macrurus, vit dans l'État australien du Queensland et donc en particulier dans les eaux du fleuve Mary. Elle est "très particulière", d'après la société zoologique londonienne, qui a récemment ajouté une centaine de nouvelles espèces de reptiles à sa liste "EDGE", créée en 2007.
Weird and wonderful reptiles are heading for #extinction , unless urgent #conservation action is taken. We're celebrating the launch of the #EDGEreptiles list, which is working to protect them: https://t.co/DbRVVAGnrS @EDGEofExistence #EDGEofExistence — ZSL (@OfficialZSL) 12 avril 2018
Sa différence est marquée par les fonctions assez étonnantes de ses organes. En effet, son anus lui sert non seulement à uriner ou à pondre ses œufs, mais aussi à respirer sous l'eau à travers la peau. "Cette tortue est capable de rester jusqu'à trois jours sous l'eau sans revenir à la surface, grâce à cette étrange capacité à respirer à travers son arrière-train", a expliqué à l'AFP Rikki Gumbs de l'Imperial College London, qui a notamment participé à l'élaboration de la liste.
C'est donc en raison de ces longs moments passés en apnée que le reptile obtient cette crête verte fluorescente. Et comme vous l'avez probablement deviné, il ne s'agit pas de poils, mais en réalité d’algues.
Les reptiles sont souvent la dernière roue du carrosse en termes de préservation
Rikki Gumbs
Reconnue comme une espèce à part seulement en 1994, cette tortue a souffert de sa popularité comme animal de compagnie dans les années 1970 et 1980. Elle a vu aussi son habitat naturel détruit à cause de la construction de barrages. Ses œufs sont prélevés pour le commerce d'animaux, alors que sa maturité sexuelle est tardive, parfois pas avant 25 ans.
"Les reptiles sont souvent la dernière roue du carrosse en termes de préservation", déplore Rikki Gumbs. "Comme les tigres, les rhinocéros et les éléphants, il est vital de faire tout notre possible pour sauver ces animaux uniques et trop souvent négligés", selon lui. La liste EDGE comprend désormais le caméléon Brookesia minima de Madagascar, qui mesure tout juste 3 cm, ou encore le crocodile Gavial du Gange.
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