Australie : la "tortue punk" rejoint les espèces menacées

par Edwy MALONGA
Publié le 15 avril 2018 à 12h53, mis à jour le 15 avril 2018 à 13h06
Cette vidéo n'est plus disponible

Source : Sujet JT LCI

NO FUTURE - La tortue de la Mary River, qui porte parfois une crête d’algues sur la tête, a été ajoutée à la liste des reptiles menacés par la Zoological Society of London (ZSL). La destruction de son habitat naturel et le prélèvement des œufs pour le commerce d’animaux ont mis en grand danger cette espèce très particulière.

Ne vous détrompez pas. Malgré son allure plutôt amusante, son avenir ne présage rien de rassurant. Cette tortue d'eau douce australienne, parfois affublée d'une crête d'algues qui lui confère ainsi des allures de punk, a rejoint la liste des reptiles menacés de la Zoological Society of London.

Cette espèce endémique (qui se localise dans une aire restreinte), dont le nom scientifique est Elusor macrurus, vit dans l'État australien du Queensland et donc en particulier dans les eaux du fleuve Mary. Elle est "très particulière", d'après  la société zoologique londonienne, qui a récemment  ajouté une centaine de nouvelles espèces de reptiles à sa liste "EDGE", créée en 2007.

Lire aussi

Sa différence est marquée par les fonctions assez étonnantes de ses organes. En effet, son anus lui sert non seulement à uriner ou à pondre ses œufs, mais aussi à respirer sous l'eau à travers la peau. "Cette tortue est capable de rester jusqu'à trois jours sous l'eau sans revenir à la surface, grâce à cette étrange capacité à respirer à travers son arrière-train", a expliqué à l'AFP Rikki Gumbs de l'Imperial College London, qui a notamment  participé à l'élaboration de la liste.

C'est donc en raison de ces longs moments passés en apnée que le reptile obtient cette crête verte fluorescente. Et comme  vous l'avez probablement deviné, il ne s'agit pas de poils, mais en réalité d’algues.

Omsin, la tortue qui avait avalé 915 pièces de monnaie, est morteSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Les reptiles sont souvent la dernière roue du carrosse en termes de préservation

Rikki Gumbs

Reconnue comme une espèce à part seulement en 1994, cette tortue a souffert de sa popularité comme animal de compagnie dans les années 1970 et 1980. Elle a vu aussi son habitat naturel détruit à cause de la construction de barrages. Ses œufs sont prélevés pour le commerce d'animaux, alors que sa maturité sexuelle est tardive, parfois pas avant 25 ans.

"Les reptiles sont souvent la dernière roue du carrosse en termes de préservation", déplore Rikki Gumbs. "Comme les tigres, les rhinocéros et les éléphants, il est vital de faire tout notre possible pour sauver ces animaux uniques et trop souvent négligés", selon lui. La liste EDGE comprend désormais le caméléon Brookesia minima de Madagascar, qui mesure tout juste 3 cm, ou encore le crocodile Gavial du Gange.


Edwy MALONGA

Tout
TF1 Info