Les corps sans vie de deux rorquals ont été retrouvés sur des plages du Finistère à seulement huit jours d'intervalle.Ces événements pour le moins rares interviennent quelques semaines après la présence inhabituelle d'une orque et d'un béluga dans la Seine.Comment expliquer la répétition de ces phénomènes ?
Le corps sans vie d’un rorqual commun, long de 16 mètres et pesant près de 20 tonnes, a été retrouvé ce week-end sur une plage de Tréguennec, dans le Finistère. Le deuxième en seulement huit jours après celui retrouvé sur l’île de Sein. L’immense carcasse de l'animal git sur le sable, un triste spectacle qui attire les curieux.
Il faut dire que ce n'est pas habituel. Mais interdiction formelle de l’approcher. Les autorités ont mis en place un périmètre de sécurité afin de permettre aux biologistes de procéder à des prélèvements, avant l’évacuation du cadavre de l’animal qui devait avoir lieu en ce début de semaine.
Les scientifiques en quête d'indices
Les scientifiques espèrent en apprendre davantage sur l'état de santé du cétacé avant qu'il s'échoue. "Nous avons effectué beaucoup de prélèvements dont une grande partie va partir en analyse, indique Cécile Gicquel, coordinatrice des opérations de prélèvements au Parc naturel marin d’Iroise. Cela va nous permettre de savoir si l’animal était atteint de certaines pathologies." Pendant que les scientifiques recherchent d'éventuels indices, habitants et vacanciers s'interrogent sur causes éventuelles pouvant expliquer ces échouages à répétition.
"Avec une semaine de décalage, ça fait bizarre. On n’a pas l’habitude de voir ça", témoigne un jeune garçon, dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article. "Deux en si peu de temps, ça amène à se poser des questions quand même", poursuit la mère de famille. Plus tôt cet été, une jeune orque affaiblie puis un béluga égaré avaient été aperçus dans la Seine. Des moyens hors norme avaient été déployés pour tenter de sortir ce dernier de l’écluse dans laquelle il était coincé. Sans succès, l'animal a finalement dû être euthanasié durant le transport pour le ramener dans la Manche.
On se pose la question de la pollution sonore, notamment parce qu’il y a un trafic maritime qui s’intensifie
Lamya Essemlala, la fondatrice et présidente de l'ONG Sea Shepherd France
Mais qu’arrivent-ils donc à ces grands cétacés et comment expliquer la multiplication de ces événements ? Lamya Essemlala, la fondatrice et présidente de l'ONG Sea Shepherd France, a son idée. Elle pointe du doigt la pollution sonore des navires. "Le point commun de tous ces animaux, c’est que ce sont des cétacés et, par conséquent, ils s’orientent avec leur sonar. On se pose la question de la pollution sonore, notamment parce qu’il y a un trafic maritime qui s’intensifie. Or le sonar leur permet de s’orienter, de se nourrir, de communiquer… C’est vital, pour eux", rappelle auuprès de TF1 la présidente de l'ONG.
À la pollution sonore s'ajoutent aussi la pollution plastique, omniprésente dans les océans, et les conséquences du réchauffement climatique, qui dérègle leur alimentation. "La fonte des glaces peut induire les animaux en erreur, ils pensent être dans l’Atlantique alors qu’ils pensent être toujours dans le Pacifique", explique Denis Ody, responsable du programme "Cétacés" au sein de l’association WWF. "Si l’eau se réchauffe, la ressource disparaît et les baleines pourraient, elles aussi, être obligées de changer leur façon de se nourrir, voire quitter la méditerranée", s'inquiète ce docteur en océanologie.
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