Avec Artémis, l'Homme bientôt de retour sur la Lune

VIDÉO - "C'est un peu le rêve d'une vie" : des ingénieurs européens construisent le vaisseau qui ira sur la Lune en 2024

par M.L | Reportage : Christine Chapel et Jean-Yves Mey
Publié le 24 septembre 2023 à 17h39

Source : JT 13h WE

Dans un an, les Américains devraient retourner sur la Lune, 52 ans après la dernière mission Apollo.
C'est à bord d'une capsule en partie fabriquée par les Européens qu'ils feront le voyage.
Cette semaine, l'équipage de la mission Artémis II s'est rendu en Allemagne, où l'entreprise Airbus construit plusieurs éléments centraux du vaisseau.

Ils sont les quatre élus et de la mission Artémis II : trois Américains et un Canadien s'envoleront fin 2024 depuis Cap Canaveral, en Floride, à destination de la Lune, un demi-siècle après le premier pas de l'homme sur le satellite de la Terre. Le module qui les y propulsera est construit à Brême, en Allemagne, par l'entreprise franco-allemande Airbus, dans le cadre d'un contrat de

l'Agence Spatiale Européenne (ESA). L'équipage s'est rendu cette semaine dans ce centre de fabrication, pour y découvrir chaque pièce de leur vaisseau Orion. Car dans l'espace, impossible bien évidemment de faire appel à un dépanneur. 

Vêtus d'une blouse blanche, une charlotte et un casque de protection sur la tête, les astronautes ont pu se pencher sur les éléments déjà fabriqués. "Un ingénieur qui vous explique le vaisseau, c'est essentiel pour être sûr de bien pouvoir rentrer à la maison", résume l'une d'entre eux, l'Américaine Christina Koch, dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article. 

"Le cahier des charges était énorme au départ"

La NASA a délégué aux Européens la construction du module de service de l'équipage, ce qui recoupe la propulsion, appuyée sur des réservoirs de carburant, d'immenses cylindres métalliques, mais aussi l'accès à l'oxygène, l'eau, le chauffage... En bref, tout ce qui est nécessaire pour transporter des astronautes et les maintenir en vie vers la Lune, et au-delà. Selon Airbus, c'est la toute première fois que l'agence spatiale américaine a confié à une entreprise hors de son pays la construction d'un élément central pour la mission d'un vol habité.

"La Nasa veut un couteau suisse, avec un vaisseau spatial capable d'aller partout", explique le Français Antoine Alouani, ingénieur au sein d'Airbus. "À la base, on devait être capable d'aller sur l'ISS (la station spatiale internationale, NDLR), sur la Lune, sur Mars, sur les astéroïdes... Le cahier des charges était énorme au départ, ce qui a rendu le développement aussi complexe." Pour autant, la mission est exaltante : "En tant qu'ingénieur, c'est un peu le rêve d'une vie", confie l'expert. 

À plus large échelle, c'est aussi une reconnaissance du savoir-faire technologique du continent. "La Nasa a lancé un appel pour une collaboration et l'Europe l'a remportée. Ce n'était pas un cadeau, vous avez été choisis parce que vous avez la connaissance et la capacité de le faire", insiste Jeremy Hansen, l'astronaute canadien qui prendra part à la mission.

Le programme Apollo avait permis de rallier la Lune il y a plus de 50 ans, mais l'exploit reste difficile à reproduire, puisque les technologies ont changé et les missions aussi. "La conception est similaire mais à l'intérieur, c'est différent : il y a plus d'appareils, plus d'espaces de vie. L'équipage est de quatre personnes, pour 21 jours de voyage, alors qu'Apollo, c'était trois personnes pour 14 jours seulement", détaille Debbie Korth, directrice du programme Orion au sein de la Nasa. Retourner sur la Lune est une étape essentielle pour tester les technologies qui serviront plus tard à explorer Mars, à y maintenir des équipages en vie et les ramener sur Terre, en toute sécurité.


M.L | Reportage : Christine Chapel et Jean-Yves Mey

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