LE WE 20H

VIDÉO - "Polar pod" : ce qu'il faut savoir sur l'époustouflante mission de Jean-Louis Etienne

par La rédaction de TF1info | Olivier Santicchi
Publié le 26 juin 2023 à 12h21

Source : JT 20h WE

Jean-Louis Étienne, connu pour ses expéditions polaires, va délaisser ses chiens de traîneau pour un engin étonnant.
La construction de Polar Pod, plate-forme océanographique révolutionnaire qui dérivera autour de l'Antarctique, doit débuter en octobre.
Le journaliste de TF1 Olivier Santicchi, sur le plateau du 20H d'Anne-Claire Coudray, vous dit tout ce qu'il faut savoir sur cette mission extraordinaire.

Il aura fallu douze ans à Jean-Louis Etienne pour concrétiser ce rêve : dériver dans une station scientifique révolutionnaire, "Polar Pod", autour de l’Antarctique, dans ce que l'on appelle "le courant circumpolaire", au carrefour de trois océans, l’Indien, le Pacifique et l’Atlantique.

Le voyage commencera sur Persévérance, un grand voilier, pour le ravitaillement et la relève des personnels tous les deux mois. Pas question, évidemment, de leur imposer deux années d’embarquement ininterrompus, la durée de la mission de Polar Pod. Pour eux, ce sera quand même du sport de haute volée. Il faudra se faire treuiller jusqu’au sommet de la station, à une vingtaine de mètres au-dessus de la surface, en espérant que ce ne soit pas trop les montages russes.

Polar Pod, ce seront 1 000 tonnes, 100 mètres de haut, davantage que la Statue de la liberté, uniquement manœuvrés par des voiles, s’il faut éviter un iceberg par exemple. Sinon, la station n’a pas de moteur, donc zéro émission, zéro bruit, pour ne pas perturber l’environnement. 

À bord, huit équipiers, hommes et femmes, occuperont une passerelle, une petite cuisine, des installations techniques, des couchettes, un laboratoire. Comme ils feront partie des humains les plus isolés de la planète, ils devront se partager un matériel simple, qui ne tombe pas en panne, et très peu d'espace, comme dans un sous-marin. Un séjour spartiate pour mieux connaître l'océan austral et étudier la santé de ce poumon : c'est le plus grand puits de carbone océanique de la planète. Les scientifiques étudieront aussi la biodiversité sous l'eau par le son, grâce à des micros ultrasensibles. 

Ils chercheront également des traces de microplastiques ou de métaux lourds dans une étendue où on ne trouve aucune activité humaine. Et pour cause, cette zone a été baptisée les cinquantièmes hurlants, 130 km/h de vent, les vagues les plus hautes de la planète - jusqu'à 36 mètres -. Grâce à sa forme très verticale, Polar Pod amortira le mouvement sans trop s'élever. L'autre astuce, c'est le lest, 150 tonnes tout en bas pour agir comme un culbuto géant. Même couché, Polar Pod se redresse. Mais les ingénieurs ne promettent pas l'absence totale de mal de mer. On souhaite déjà bon courage aux volontaires de cette aventure un peu hors-norme, dont le départ est prévu en juin 2025.


La rédaction de TF1info | Olivier Santicchi

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