Zéphyr le "petit" dinosaure vendu aux enchères à Paris pour plus de 670.000 euros

Maëlane Loaëc | Reportage TF1 Ani Basar, Jean-Yves Mey et Régis Roiné
Publié le 20 octobre 2022 à 18h50, mis à jour le 20 octobre 2022 à 22h28

Source : JT 20h Semaine

Le fossile de l'iguanodon Zéphyr va-t-il trôner dans un salon ?
Ce dinosaure aux dimensions modestes a été attribué à un enchérisseur anonyme pour 673.240 euros ce jeudi, lors d'une session de vente à l'hôtel Drouot.
Un marché florissant se développe sur la vente de ces trésors préhistoriques, un business de plus en plus controversé.

Vieux de plus de 150 millions d'années, le squelette du dinosaure Zéphyr va désormais rejoindre une collection privée. Cet iguanodon fossilisé, découvert en 2019 dans le Colorado, aux États-Unis, a été vendu ce jeudi aux enchères à l'hôtel Drouot. C'est un acheteur, qui participait à la session par téléphone, qui a décroché le trésor préhistorique, en posant sur la table 535.000 euros, une somme qui gonfle encore à 673.240 euros une fois inclus les frais de commission de la maison de vente.

Jusqu'alors, le fossile était exposé pour quelques jours à l'hôtel Drouot, à Paris. Venu tout droit du Jurassique supérieur, l'animal est précieusement conservé : ses dents, sa colonne vertébrale, ses courtes pattes avant et ses larges pattes arrière, qui lui permettaient de courir à plus de 25 km/heure, sont presque intacts. Mais plusieurs milliers d'heures ont été nécessaires pour restaurer et assembler chacun de ces os. 

"C'est tout à fait une belle bête, on est à 70% du squelette d'origine", explique dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article Iacopo Briano, expert en paléontologie et histoire naturelle. "Pendant le dégagement des premières vertèbres, on a vu qu'il y avait des tendons, des éléments qui d'habitude ne se préservent pas", se réjouit-il. Ce squelette est le deuxième fossile d'iguanodon retrouvé à ce jour, le premier ayant été découvert en 1879 aux États-Unis également, indique le site de la Maison Drouot.

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Zéphyr n'est pas le premier de ses congénères à avoir été vendu dans des salons d'enchères. Ces dernières années, l'achat de squelettes préhistoriques est même devenu une tendance, si bien que leur coût explose. Parmi eux, un tricératops baptisé Big John, acheté 6,6 millions d'euros aux enchères chez Drouot également, l’an dernier. Ou encore en 2020 "le Caravage des dinosaures", comme il est nommé dans le milieu de l'art, un T-Rex nommé Stan et acquis pour 31,8 millions d'euros dans la salle de ventes américaine de Christie's, à New York. Des stars américaines comme Leonardo Di Caprio et Nicolas Cage se disputaient déjà aux enchères, en 2007, le crâne d'un Tyrannosaurus bataar. 

Un engouement loin toutefois de faire l'unanimité, en particulier auprès de certains scientifiques. "Pour l'instant, les chercheurs n'ont pas les moyens d'acheter des spécimens à ce prix-là. Si on veut des spécimens d'exception, il nous faut des mécènes", regrette le paléontologue français Ronan Allain auprès de LCI, craignant que ce type de transaction ne confisque la recherche. D'autant qu'une véritable industrie prospère dans le sillage de cette tendance : aux États-Unis, dans l'Utah, les chercheurs de T-Rex sont devenus les nouveaux chercheurs d'or, au cœur d'un juteux marché noir d'os de dinosaures.


Maëlane Loaëc | Reportage TF1 Ani Basar, Jean-Yves Mey et Régis Roiné

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