TECHNOLOGIE - La Commission européenne a dévoilé ce mercredi sonplan pour développer la production d'hydrogène propre dans l'optique de décarboner les secteurs les plus polluants. Pour l'heure, la voiture à hydrogène peine à décoller. Elle offre pourtant de nombreux avantages par rapport à sa cousine, l'électrique.
C’est le carburant qui propulse les fusées depuis des décennies. De nos jours, l'hydrogène sert aussi à faire avancer des voitures, des bus ou encore des trains. En France, des ingénieurs travaillent sur cette molécule pour préparer la transition énergétique. Car le moteur fonctionnant avec ce gaz, à la différence du moteur thermique, ne rejette que de la vapeur d’eau.
Persuadée que l'hydrogène peut jouer un rôle dans la transition verte, la Commission européenne a en tout cas dévoilé ce mercredi 8 juillet son plan pour développer sa production d'hydrogène propre dans l'Union, dans l'optique de décarboner les secteurs les plus polluants pour atteindre la neutralité climatique en 2050.
200 km en seulement 3 minutes de charge
La voiture à hydrogène pourrait-elle ces prochaines années faire de la concurrence au véhicule électrique qui n'est pour sa part pas encore massivement déployé ? Pierre angulaire de cette technologie, la pile à hydrogène. En France, le leader sur le marché, la startup grenobloise Symbio, en fabrique une centaine par an. Ce dispositif technique permet de transformer l’hydrogène en électricité, qui actionne le moteur électrique, et en eau, qui est ensuite évacuée vers l’extérieur. Le premier véhicule français utilisant cette technologie n’est pour l’heure qu’un prototype. Son prix ? 50.000 euros.
La motorisation à hydrogène possède un gros avantage sur sa cousine, l'électrique : en seulement trois minutes de charge, elle offre une autonomie de 200 kilomètres, soit l’équivalent d’un plein d’essence, alors qu’il faudrait plusieurs heures de charge pour un modèle roulant à l'électrique. Actuellement, il faut compter 9 euros pour un plein d’hydrogène. L’objectif est de passer sous la barre des 8 euros, de manière à pouvoir concurrencer le diesel.
Dans le monde, la course est déjà lancée. En Chine, le gouvernement coupe les aides aux voitures électriques et mise désormais sur l’hydrogène, avec plus de 14 milliards d’euros d’investissements au total. L’Allemagne annonce de son côté un plan à 9 milliards d’euros. En France, seulement 100 millions d’euros, presque 100 fois moins, du moins pour le moment.