RECYCLAGE - Pour ses 20 ans, la Station spatiale internationale se dote d'un "Refabricator", une machine hybride capable de transformer les déchets en matériaux d'impression 3D.
La Station spatiale internationale (ISS), ce grand laboratoire scientifique qui se déplace en orbite basse autour de la Terre, va fêter mardi les vingt ans du lancement de sa première section, le 20 novembre 1998, deux ans avant sa première mission habitée. Le week-end dernier, une capsule Cygnus a décollé à bord d’une fusée cargo américaine Antarès avec un cadeau d’anniversaire : un système de recyclage capable de transformer, en gravité zéro, les déchets plastiques en matériaux d'impression en 3D, afin de fabriquer de nouveaux objets à bord de l’ISS.
Les technologies d'impression en trois dimensions sont aujourd’hui l'un des éléments clés de la conquête spatiale. Ce "Refabricator", comme on l’a surnommé, va être expérimenté à bord de la station spatiale, mais sa véritable utilité devrait résider lors de missions d’exploration plus longues. "Que vous soyez sur Mars ou sur l’ISS, vous n’avez pas envie d’attendre qu’on vous livre quelque chose dont vous avez besoin", explique la Nasa. L'appareil a été développé en partenariat avec l'entreprise Tethers Unlimited, avec qui l'agence américaine a signé un accord de recherche et innovation.
L'ISS, située en quelque sorte dans la banlieue immédiate de la Terre, est suffisamment proche de nous pour qu’on y transporte régulièrement de nouveaux outils et équipements via des navettes de ravitaillement. Sauf que tout cela à un coût important : il faut compter, en effet, environ 11.300 euros du kilogramme, s’il est transporté par le vaisseau russe Progress, et trois fois plus cher s’il est transporté par l'ATV, le Vaisseau Cargo Automatique de l'Agence spatiale européenne, soit 43.000 euros. D'où l'intérêt d'une telle technologie.
Le "Refabricator" pourrait ainsi servir à créer du matériel médical, des pièces de rechange et d’autres objets impossibles à envoyer de manière classique. Cela pourrait permettre de faire baisser le nombre de missions de ravitaillement nécessaires. Et ainsi renforcer l'autonomie des astronautes et cosmonautes en mission. Depuis quatre ans, le personnel de la station spatiale dispose déjà d'une imprimante 3D. Cette dernière - comme la nouvelle d'ailleurs - utilise le procédé très courant de la fabrication additive : des filaments de plastique sont chauffés et appliqués couche par couche pour concevoir l'objet désiré. La première pièce imprimée en 3D dans l'espace a d'ailleurs été fabriquée à bord de l'ISS le 25 novembre 2014.
Des outils en 3D pour creuser le sol d'une planète
Lorsque des humains quitteront la Terre pour établir une colonie sur une planète lointaine, il leur faudra nécessairement voyager léger. "Sans une capacité de recyclage, une grande quantité de matière première devrait être stockée à bord pour des missions d'exploration de longue durée", souligne la Nasa.
Les futurs colons pourraient notamment utiliser des outils imprimés en 3D pour creuser le sol extraterrestre, et utiliser les matériaux dénichés pour construire des bâtiments préfabriqués, par exemple. Selon l'agence spatiale américaine, une telle technologie pourrait avoir des applications ici sur Terre, pour le recyclage de sacs et de bouteilles en plastique en matériaux utiles.
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