VIDÉO - Chiens et chats : leurs poils sont une mine d'or !

par Virginie FAUROUX Reportage TF1 : Elena Despatureaux et Jean-Yves Mey
Publié le 2 juin 2023 à 23h25, mis à jour le 5 juin 2023 à 11h21

Source : JT 20h WE

Les poils de nos 22 millions d'animaux domestiques sont peut-être une mine d'or pour les industriels.
Une jeune entreprise en est convaincue, et ses premières expériences sont étonnantes.
Regardez ce reportage du 20H de TF1.

Alors que la France compte 22 millions de chiens et de chats, combien de poils laissent-ils traîner derrière eux ? Entre 6000 et 7000 tonnes par an, selon une toute jeune entreprise, Brosseur, qui a décidé de se lancer dans un pari : les recycler. Première étape, il faut les collecter. Et ça tombe bien, Nathalie, toiletteuse, les ramasse par poignée. En temps normal, ces poils atterrissent à la poubelle. "J'en jetais à peu près 60 kg par mois", affirme-t-elle dans le reportage de TF1 ci-dessus. Mais depuis peu, elle les met de côté. 

Leur destinataire : Olivia Cayre, fondatrice de Brosseur. Engagée pour la cause animale, cette fille de vétérinaire a décidé de leur donner une seconde vie insoupçonnée. Elle a déjà collecté une tonne de poils, auprès d'une quinzaine de salons de toilettage et de cliniques vétérinaires en région parisienne.

"Les possibilités sont infinies"

Ce n'est qu'une goutte d'eau, alors que les poils des chiens et des chats valent de l'or. Ils pourraient par exemple permettre d'isoler votre maison. Mais comment est-ce possible ? Pour le savoir, retrouvons Olivia dans son atelier. Une fois les poils collectés, il faut les laver dans un caisson d'ozone. "L'ozone, c'est un fantastique oxydant qui va permettre sans utilisation d'eau de traiter ces fibres", explique Olivia Cayre. A l'intérieur de cette boîte, un générateur électrique va envoyer des décharges qui transforment l'air en gaz, l'ozone, qui détruit les bactéries. La technique est déjà utilisée par les apiculteurs pour désinfecter leurs ruches. 

Après avoir été nettoyés, les poils sont ensuite envoyés dans une usine de filature en Lorraine pour y être transformés en textile. "Le résultat, c'est du feutre qu'on va pouvoir utiliser dans beaucoup de domaines, que ce soit le BTP, l'isolation pour l'aéronautique. Les possibilités sont infinies", affirme Thomas Alexandre, directeur-général de Brosseur. Si le poil est long, il peut même être filé et tricoté pour en faire des pulls comme avec la laine de mouton. Pour l'instant, ce sont encore des prototypes qui devront être brevetés avant d'être commercialisés. 

Plus surprenant encore, dans un laboratoire d'études et de recherches sur le bois, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), les chercheurs travaillent d'ordinaire sur le lin ou le chanvre, mais depuis peu, ce sont les poils de chats et chiens qui sont au centre de leurs expériences. Leur objectif est d'extraire une précieuse matière, la kératine, très prisée par l'industrie pharmaceutique. "À partir de cette solution de kératine, extraite par lyophilisation, on peut obtenir une poudre de kératine qui peut trouver de nombreuses applications, notamment en cosmétique pour le soin des cheveux, également pour le traitement des grands brûlés", détaille le chercheur Nicolas Brosse. 

Une kératine extraite sans ajout de produits chimiques, ce qui est une innovation. Pour eux, c'est l'aboutissement de cinq ans de travail. "C'est une nouvelle fenêtre sur la recherche qui est juste fantastique. C'est produire la première kératine issue d'animaux, mais qui ne sont pas issus d'abattoirs ou d'élevages intensifs, sans aucune maltraitance", se réjouit Olivia Cayre. La jeune entreprise est pour l'instant la seule sur ce marché très prometteur. 


Virginie FAUROUX Reportage TF1 : Elena Despatureaux et Jean-Yves Mey

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