ASTRONOMIE - Près d’une centaine de pays, dont la France, vont avoir le droit de baptiser chacun un monde lointain situé aux confins de notre galaxie. Le nom de l'astre auquel les Français vont devoir trouver un surnom : HD 8574 b.
Quoi de plus banal de nos jours que la découverte d’une nouvelle exoplanète ? La recherche d’un monde lointain, niché aux confins de notre galaxie, ne date pas d’hier. En une vingtaine d’années, près de 4.000 planètes ont été débusquées en dehors du Système solaire. Et à chaque fois, la même question revient : ira-t-on un jour sur place ? Si l’on imagine déjà des astronautes en train de poser le pied à la surface de l’exoplanète HD 8574 b, il est peu probable que cela arrive un jour.
Localisée dans la constellation des Poissons, HD 8574 b orbite autour d'une étoile (HD 8574), semblable à notre Soleil mais en plus petit, située à 144 années-lumière de la Terre (ndlr, une année-lumière = 9500 milliards de km). De nos jours, l’engin spatial le plus rapide jamais construit par l’Homme, New Horizons, voyage à une vitesse de 14,3 kilomètres par seconde. A cette cadence, il nous faudrait près de 1,5 million d'années rien que pour atteindre le voisinage de cette exoplanète.
#IAU100 The IAU invites every country in the world to name an #exoplanet and its host star by launching #NameExoWorlds https://t.co/cm9K064m3P Credit: @IAU_org /L. Calçada pic.twitter.com/iNQ3lrqPPM — Astro Union (@IAU_org) 6 juin 2019
Autre obstacle, et pas le moindre : HD 8574 b est une planète géante gazeuse. Cela signifie qu'elle n'a pas de surface solide. Ce qui rend, de ce fait, inenvisageable d'y atterrir. A défaut de se rendre sur place, vous pouvez toujours lui trouver un surnom. C’est toujours mieux que rien... Pour célébrer son centième anniversaire, l’Union astronomique internationale (IAU), l’organisme chargé de nommer les corps célestes, a eu l’idée de lancer une campagne mondiale pour baptiser une centaine d'exoplanètes découvertes récemment.
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Comment participer ?
Au total, quelque cent pays, dont la France, participent à ce concours d'un genre nouveau. Le principe ? Chaque pays est chargé de nommer une planète et l’étoile autour de laquelle elle orbite.Pour tous ces systèmes, "l’étoile est visible depuis le pays en question et elle est suffisamment lumineuse pour pouvoir être observée avec un petit télescope". Depuis ce jeudi 5 juillet et jusqu'au 5 octobre, les Français peuvent faire leur proposition en remplissant un formulaire sur la plateforme nommez-une-exoplanete.fr.
Chaque proposition doit comporter deux noms : un pour l'étoile et un pour la planète, et doit obligatoirement être accompagnée d'un court texte justifiant les noms choisis. Le comité national français en charge de la campagne sélectionnera ensuite douze propositions. Puis, un vote organisé du 12 au 31 octobre, ouvert seulement aux classes et clubs d'astronomie, retiendra trois duos de noms qui seront alors soumis à l'Union astronomique internationale. L'UAI annoncera son choix final le 15 décembre.
Votre proposition devra néanmoins remplir un certain nombre de critères, souligne Le Parisien qui relaye l'information. L’Union astronomique internationale a en effet imposé quelques règles. Ainsi, "le nom proposé doit obligatoirement faire référence à des choses, des personnes ou des lieux qui ont une importance géographique, historique ou culturelle", détaille l’organisme sur son site internet.
Autre impératif :la longueur des noms doit être comprise "entre quatre et seize caractères". Enfin, derniers impératifs : les noms ne peuvent pas être ceux d’une "personnalité vivante ou disparue il y a moins d’un siècle". Ils ne doivent pas non plus s'inspirer "de noms de marques ou être protégés par la propriété intellectuelle". Plus étonnant, peut-être, il est également "interdit d’utiliser le nom d’un animal domestique". Oubliez Médor. Et Nemo, ça marche ?!