15 % des 14-17 ans regardent du porno au moins une fois par semaine

Publié le 8 juin 2018 à 10h28
15 % des 14-17 ans regardent du porno au moins une fois par semaine

ÉTUDE - Selon une vaste enquête Ipsos rendue publique ce vendredi, 20% des 14-24 ans sur cinq -et notamment 15% des 14-17 ans- regardent de la pornographie au moins une fois par semaine. Un phénomène qui pose des questions sur l'accès aux sites pornographiques par les adolescents.

Les parents sous-évaluent-ils les consommations de leurs enfants en matière d'alcool, de tabac, de jeux d'argent et de pornographie ? Oui, selon une vaste étude Ipsos dont les résultats ont été dévoilés ce vendredi dans Le Parisien. En revanche, "ils sont demandeurs de solutions (contrôle d'identité, identification bancaire...)", remarque le président du Fonds Actions Addictions, Michel Reynaud. Aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités, tout d'abord en faisant appliquer la loi sur l'interdiction de vente d'alcool et de tabac aux mineurs, estime-t-il.

Selon l'étude, un jeune de 14 à 24 ans sur cinq (et parmi eux, 15 % des 14-17 ans) regarde de la pornographie au moins une fois par semaine, 9 % une fois par jour et 5 % plusieurs fois par jour. Et le phénomène touche plus particulièrement les garçons. Ils sont près d'un sur deux à en avoir déjà visionné, contre 28% des filles. "Cela a des conséquences sur le développement des jeunes les plus vulnérables et les moins structurés psychologiquement", avec un "rapport peu adapté à la sexualité" et une "addiction", note le professeur Michel Reynaud.

Le porno facile d'accès pour 91% des jeunes

Selon l'enquête, se procurer des produits interdits aux mineurs est pour ces derniers un "jeu d'enfant" : acheter de l'alcool, du tabac, des jeux d'argent (loto et PMU inclus) ou du cannabis est facile pour environ les deux tiers d'entre eux. Pour le porno,  91% d'entre eux estiment qu'il est très facile d'accès.

Plusieurs voix se sont élevées ces dernières années pour interdire l'accès des mineurs aux sites internet pornographiques. Ce fut le cas en février 2017 de Laurence Rossignol, à l'époque ministre des Familles, de l'enfance et des droits des femmes. "Il faudra contraindre et fermer l'accès des sites internet" aux enfants, avait-elle martelé, tout en relevant la difficulté de cette démarche, beaucoup des sites visés n'étant "pas en France".

Lutte contre l'accès aux sites pornographiques

Plusieurs pays ont déjà pris des mesures en ce sens. C'est le cas du Royaume-Uni où un "pass porno" devrait bientôt être mis en place. Ceux qui souhaitent regarder des films pornographiques sur internet devront ainsi se rendre chez leur marchand de journaux, montrer une pièce d'identité et payer une dizaine de livres pour récupérer un code à 16 chiffres. D'autres pays ont mis en place un système d'accès aux sites pornographiques sous conditions, notamment en donnant ses informations de carte bancaire.

Cette vaste enquête doit être remise ce vendredi aux parlementaires alors qu’un plan national de mobilisation contre les addictions est en cours de finalisation, indique Le Parisien

Enquête réalisée par Ipsos entre le 30 mars et le 5 avril pour le Fonds Actions Addictions, la Fondation Gabriel-Péri et la Fondation pour l'innovation politique, soutenus par le groupe mutualiste VYV. Ont été interrogés 1.000 jeunes de 14 à 24 ans et deux autres échantillons représentatifs : 2.005 adultes de 18 ans et plus, et 402 parents d'enfants de 14 à 24 ans. 


La rédaction de TF1info

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