1600 médecins et chefs de service hospitaliers vont démissionner ensemble le 14 janvier

Publié le 10 janvier 2020 à 20h02
1600 médecins et chefs de service hospitaliers vont démissionner ensemble le 14 janvier
Source : SAMEER AL-DOUMY / AFP

INEDIT - 1000 médecins hospitaliers et 600 chefs de service, de toute la France, donneront au ministère de la Santé une lettre de démission collective ce 19 janvier pour demander de nouveaux moyens pour l’hôpital public.

Une lettre de démission collective, signée par plus de 1000 médecins hospitaliers. Un appel au secours, une tentative désespérée d'alerter sur la situation de l’hôpital public, qui voit son personnel partir vers le secteur privé faute de salaires décents. Les professionnels de santé du collectif inter-hopitaux (CIH) menacent de démissionner de leurs fonctions administratives le 14 juillet prochain.

La lettre portera des revendications adressées à Agnès Buzyn

Le collectif CIH, formé en septembre 2019 en pleine crise du milieu hospitalier, a fait ce mardi 7 janvier savoir que "plus de 1000 médecins hospitaliers dont 600 chefs de service" partout en France avaient signé une "lettre de démission collective de leurs responsabilités". Les raisons et conséquences de ces démissions "seront expliquées lors de conférences de presse", qui se tiendront dans plusieurs villes de France, ont prévenu les signataires dans un communiqué. La lettre collective sera dévoilée et les médecins démissionnaires exposeront leurs revendications adressées à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

Selon les chiffres de l'OCDE, le salaire des infirmiers français est inférieur de 5% au salaire moyen. En comparaison, en Allemagne, ils gagnent 13% de plus et en Espagne 28%. "Sans moyens supplémentaires, le personnel va s’en aller. Il faut donc s’attendre à des catastrophes sanitaires", a confié le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Bichat (Paris) et porte-parole du collectif CIH, à nos confrères du Figaro

Une démission de leurs responsabilités, pas de leur activité

Pour autant, pas de panique pour l'instant : si l'annonce doit alerter sur la situation financière dramatique de l'hôpital public, en pratique, "il n’est pas question de diminuer l’activité de soins, cette action ne doit pas retomber sur les équipes et les patients", a assuré le porte-parole du CIH. Ces médecins et chefs de service ne seront en revanche plus les interlocuteurs de l’administration : ils arrêteront d'assurer un certain nombre de responsabilités qui leur incombent, tant qu'un nouveau dialogue ne sera pas engagé avec les directions et le ministère de la santé.

En fin d'année dernière, deux journées de grève avait déjà mobilisé la moitié des médecins des hôpitaux publics. Mi-décembre, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, déjà 660 membres du personnel hospitalier menaçaient de démissionner dans une tribune si le gouvernement n’ouvrait pas "de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l’hôpital public". De toute évidence, les résultats n'ont pas été satisfaisants : les professionnels de santé ont le sentiment de ne pas avoir été écoutés. Par cet énième manifestation de colère, le collectif espère que des négociations pourront être engagées. 


La rédaction de TF1info

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