Le Rassemblement national s'en prend au gouvernement, accusé de laxisme face à la précarité étudiante.Dans le supérieur, les trois quarts des jeunes vivraient avec 3 euros par jour une fois leurs factures payées.TF1info a retrouvé l'origine de ce chiffre, issu d'une étude dévoilée en cette rentrée.
Très critique du bilan d'Emmanuel Macron à la tête de l'État, le Rassemblement national pointe du doigt son action à destination des étudiants et explique vouloir défendre "une proposition de loi pour instaurer un complément de revenu garanti par l’État", à destination des jeunes dans le supérieur qui travaillent. Pour justifier sa position, le parti de Jordan Bardella avance un chiffre : "76% des étudiants", avance-t-il, disposent de seulement "3 euros par jour pour vivre une fois les factures payées".
Plus de 5000 étudiants consultés
Il est très probable que les responsables du RN consultent le site de BFMTV. C'est en effet lui qui a relayé le premier ce chiffre à la mi-septembre, issu d'une étude encore non publiée et réalisée par l'association Linkee. Cette dernière, spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, vient en aide aux étudiants dans le besoin en leur proposant des paniers repas durables. Depuis quelques années, elle diligente également des travaux annuels sur la précarité étudiante, dont les derniers résultats (pour l'édition 2023) seront dévoilés sous peu.
TF1info, qui a sollicité Linkee, a pu disposer des premiers éléments. "77% des étudiants interrogés ont un reste à vivre de moins de 100 euros par mois, soit 3,33 euros par jour", apprend-on, faisant écho au chiffre avancé par le RN. Ce reste à vivre désigne la somme une fois les dépenses suivantes évacuées : logement, charges, abonnement de transport, internet et téléphonie. Dans le même temps, on note que "54 % des étudiants interrogés sautent des repas pour des raisons financières, contre 43 % en 2022". Une situation critique puisque "1 étudiant sur 5 a envisagé ou envisage d’arrêter ses études en raison de ses difficultés financières".
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Ces différents chiffres sont-ils fiables ? Linkee se montre transparent sur la méthodologie utilisée et explique que son étude a été "réalisée auprès de 5115 étudiants, avec des entretiens d'une heure" et l'implication "de sociologues des universités Lyon II et Paris I Panthéon-Sorbonne". L'association ajoute auprès de TF1info que l'échantillon s'est voulu le plus représentatif possible. "Les étudiants et étudiantes interrogé.e.s proviennent d'Île-de-France, Bordeaux, Lyon, Toulouse et Lille", nous indique-t-on, et sont "issus d'établissements différents : universités, grandes écoles, CPGE, BUT, Post Bac, école supérieure d'art appliqué et autres écoles privées". Les cursus et filières des étudiants à l'université sont par ailleurs très variés. Sciences humaines et sociales, commerce, art, lettres et langues, mais aussi médecine ou droit.
Les observations de l'association font écho à des chiffres avancés ces dernières semaines par l'Unef. Le syndicat mettait en garde contre une hausse majeure du coût de la vie pour les étudiants, à hauteur de 49,56 euros par mois. Cela représente un budget annuel supplémentaire nécessaire de 594,76 euros, soit 6,47% de plus par rapport à l'an dernier, et deux points de plus que la hausse subie par la population active française.
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