SOCIÉTÉ - À partir du 16 mars, tous les Français, sans discrimination de leur orientation sexuelle, pourront donner leur sang, a annoncé ce mardi le ministère de la Santé.
C'est une avancée sociétale majeure : le don du sang sera ouvert mi-mars aux homosexuels sans conditions. Le gouvernement a en effet décidé d'abandonner toute référence dans les critères de don à l'orientation sexuelle pour mettre fin à une "discrimination", a annoncé ce mardi le ministère de la Santé.
Dans le prolongement de la loi bioéthique et d'une "volonté politique" du ministre de la Santé, un arrêté sera signé mercredi 12 janvier qui rendra le don du sang accessible à tous sur la base des mêmes critères, pour les homosexuels comme pour les hétérosexuels. À partir du 16 mars, il n'y aura "plus aucune référence à l'orientation sexuelle", dans les questionnaires préalables au don du sang, a expliqué Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, lors d'un point presse. "Toute personne arrivera comme un individu donneur."
Pas de hausse du risque de transmission du VIH
Depuis juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du sida. Mais cette possibilité restait soumise jusqu'ici à une période d'abstinence sexuelle (d'abord fixée à un an, avant d'être ramenée en 2019 à quatre mois) qui devait être déclarée lors de l'entretien préalable. "L'extrême vigilance des autorités sanitaires permet une évolution des conditions d'accès au don du sang", a expliqué le directeur général de la Santé, qui ne s'attend pas à une hausse du risque résiduel de transmission du VIH par transfusion à la suite de cette mesure. "Ce niveau du risque baisse régulièrement depuis des décennies", a-t-il rappelé.
Un nouveau critère sera ajouté dans le questionnaire précédant le don du sang : le donneur devra déclarer s'il prend un traitement pour la prophylaxie pré ou post-exposition au VIH, auquel cas le don sera reporté quatre mois plus tard. Un certain nombre de questions viseront aussi à détecter d'éventuels comportements individuels à risque (sexualité avec plusieurs partenaires, sous drogues...), mais l'orientation sexuelle ne sera plus mentionnée. "Ce sont des questions auxquelles les donneurs sont déjà habitués", a précisé le Pr Salomon.
Avant la France, de nombreux pays, comme l'Espagne, l'Italie, Israël et récemment l'Angleterre, ont déjà fait évoluer dans ce sens leurs conditions d'accès au don du sang.
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