INTERPELLATION - L’un des cinq Afghans mis sous surveillance a été placé en garde à vue après avoir quitté la zone délimitée par la DGSI, sans que cela ne pose de "problème particulier", assure le ministre de l’Intérieur sur franceinfo.
"Il est sorti pendant quelques minutes de la zone que la DGSI lui avait demandé de garder", mais n'a pas fui, assure Gérald Darmanin ce mardi 24 août sur franceinfo. L’un des cinq Afghans rapatriés en France et mis sous surveillance à leur arrivée en France, suspectés d’avoir été en lien avec les talibans, a été interpellé lundi dans l'après-midi et placé en garde à vue à Paris, a confirmé le ministre de l'Intérieur.
Selon une source proche du dossier, l’homme a quitté l’hôtel de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, dans lequel il était contraint de s’isoler, rompant ainsi la Micas qui l’encadrait, une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance prévue dans le cadre des lois antiterroristes. Il a également rompu du même coup sa quarantaine sanitaire. Il ne s’agit pas du suspect principal, qui a reconnu avoir adhéré au mouvement des islamistes, mais l’un des quatre accompagnants également placés sous surveillance.
Il n'a été pas été "en fuite", affirme le ministre, mais est sorti que "pendant quelques minutes de la zone que la DGSI lui avait demandé de garder", a affirmé Gérald Darmanin, affirmant qu’il "n’y a pas de problème particulier" et que les cinq Afghans inquiétés étaient "particulièrement surveillés".
"Nous connaissons toutes les personnes qui sont arrivées sur notre sol"
Quant au contrôle des rapatriements depuis Kaboul, "il n’y a pas eu de faille", a-t-il affirmé. "Plus de 1 000 Afghans et une centaine de Français en quelques heures ont été pris de Kaboul, amenés à Abou Dhabi, et d'Abou Dhabi, à Paris, a-t-il détaillé. Tous ceux qui, dans la confusion, n'ont pas pu être criblés, comme on dit, par les services de sécurité, l'ont été sur la base militaire française." Présent parmi eux, le suspect principal "était manifestement en lien avec les talibans", mais "a beaucoup aidé l'armée française, les Français et vos collègues journalistes, ainsi que plus d’une centaine d’Afghans (...) qui ont pu revenir sur le sol national parce qu’ils ont aidé les Français", ajoute le ministre.
Parce que "nous soupçonnions effectivement cette personne d'avoir ou d'avoir eu des liens avec le gouvernement afghan taliban, nous avons décidé de le mettre sous Micas (...) dès qu'il est arrivé sur le sol national", a-t-il précisé, affirmant qu’"il est aujourd'hui, lui et ses contacts, surveillés par la DGSI et géolocalisés" avec "un nombre d’obligations" à respecter. "Nous connaissons toutes les personnes qui sont arrivées sur notre sol, ramenées par l’armée française", a également assuré Gérald Darmanin.
Le ministre a aussi pointé du doigt "ceux qui étaient au gouvernement et disent des énormités, puisque nous n’avons fait que notre travail de protection de nos concitoyens", en réponse à plusieurs critiques venant notamment des cercles de la droite et de l’extrême droite.
Par ailleurs, il a déclaré que la reprise de pouvoir des talibans à Kaboul ne provoquera pas "un flux de migrants", mais "il s'agit de rapatrier sur le sol national 600 d'abord, puis 1 000 Afghans qui ont aidé la France : des traducteurs, des juristes, des journalistes" désormais "ramenés". La France "protège ceux qui ont aidé les Français à pouvoir vivre dans ce pays et à pouvoir faire le travail de la diplomatie française, à protéger les journalistes", a-t-il affirmé, avant de lancer en guise de conclusion : "On devrait laisser ces Afghans-là sur l'aéroport de Kaboul, se faire égorger par les talibans ?".
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