Aide militaire française en Égypte : la journaliste Ariane Lavrilleux libérée après 48h de garde à vue

par T.G.
Publié le 20 septembre 2023 à 23h08

Source : Sujet TF1 Info

Ariane Lavrilleux a annoncé ce mercredi soir être "libre".
La journaliste a passé 48 heures de garde à vue dans une enquête portant sur ses articles sur un possible détournement par l'Égypte d'une aide militaire française.

Fin de garde à vue pour Ariane Lavrilleux. La journaliste d'investigation a annoncé mercredi soir sur X (ex-Twitter) être "libre", photo à l'appui. Elle était retenue dans le cadre d'une enquête portant sur ses articles sur un possible détournement par l'Egypte d'une aide militaire française.

Me Virginie Marquet, avocate de la journaliste, ainsi qu'une source proche de l'enquête ont confirmé cette levée de garde à vue mercredi soir, sans poursuites à ce stade. La seconde source a précisé qu'un ancien militaire également retenu depuis mardi allait lui être présenté à un magistrat en vue de possibles poursuites.

Une garde à vue "intolérable"

Dans l'après-midi, plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées à Marseille devant l’hôtel de police où elle était en garde à vue. "Ici journaliste au cachot", "Info derrière les barreaux", pouvait-on lire sur des pancartes. "Ariane n’a fait que son métier de journaliste, pour ce travail, elle se retrouve en garde à vue, ce qui est absolument intolérable", a lancé Pierre Isnard-Dupuy (collectif Presse papier).

À l'origine de cette détention : un article, publié en novembre 2021 sur le média d'investigation Disclose. Selon ce dernier, la mission de renseignement française "Sirli", entamée en février 2016 au profit de l'Égypte au nom de la lutte antiterroriste, a été détournée par l'État égyptien. Ce dernier se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne.

À la suite de cette publication, le ministère français des Armées avait porté plainte pour "violation du secret de la Défense nationale". Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2021 avant qu'une juge d'instruction ne soit désignée à l'été 2022.

Disclose a précisé mercredi, sur X, que selon ses informations, "les enquêteurs de la DGSI reprochent à [la] journaliste d'avoir signé 5 articles sur les ventes d'armes françaises à l'étranger, publiés dans le média depuis 2019". Outre celui portant sur l'opération "Sirli", Disclose cite des articles portant sur "la vente de 30 avions Rafale à l’Égypte", "les armes livrées à la Russie jusqu’en 2020", "la vente de 150.000 obus à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU)" et "le transfert d’armes illicite des EAU vers la Libye".


T.G.

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