D'après une association, près d'un échantillon sur trois de fruits frais était contaminé par des traces de pesticides chimiques en 2019, contre 18% en 2011.Bruxelles s'est pourtant fixé l'objectif de réduire de moitié d'ici à 2030 le recours aux pesticides les plus dangereux.
Ils devaient diminuer progressivement des étalages, mais il n'en serait rien : les résidus de pesticides chimiques sur les fruits cultivés dans l'Union européenne ont augmenté entre 2011 et 2019, alors que les États membres auraient dû en limiter l'utilisation au profit de produits de substitution, selon une étude de l'ONG PAN Europe publiée mardi. L'étude, basée sur l'analyse de quelque 97.000 échantillons de fruits frais, affirme que près d'un échantillon sur trois (29%) était contaminé par des traces de pesticides chimiques contre 18% en 2011.
Les fruits les plus contaminés sont les mûres (51% des échantillons), les pêches (45%), les fraises (38%), les cerises (35%) et les abricots (35%), sur les neuf années étudiées, selon cette ONG spécialisée. Dans son étude, elle assure que la moitié des échantillons de cerises étaient contaminés par des traces de pesticides en 2019 (contre 22% en 2011), plus du tiers (34% contre 16%) pour ceux des pommes, le fruit le plus produit sur le continent.
Pour les légumes, la contamination est plus faible, car ils sont moins sujets aux insectes et aux maladies : 13% des échantillons étaient concernés en 2019 (11% en 2011), les légumes les plus concernés étant le céleri, le céleri-rave et le chou kale (31%).
Risques de problèmes de fertilité, de maladies et de cancers
Or, depuis 2011, relève PAN Europe, les États membres sont censés encourager les produits de substitution pour limiter autant que possible le recours à ces pesticides de synthèse - herbicides, fongicides, insecticides - considérés comme les plus à risque et dont l'autorisation est plus strictement réglementée dans l'UE. Au niveau national, celle-ci doit notamment faire l'objet d'une évaluation comparative avec les produits de substitution, est-il rappelé.
Les résultats de l'étude jettent une ombre sur l'ambition de Bruxelles, arrêtée en 2020, de réduire de moitié d'ici à 2030 le recours à ces pesticides les plus dangereux. "S'il n'y a pas de mesures fortes, on ne voit pas comment cet objectif pourrait être respecté", a dit à l'AFP Salomé Roynel, de PAN Europe, qui rappelle que la Commission a le pouvoir de rappeler à l'ordre les pays "défaillants sur ce sujet".
L'ONG cite parmi les produits autorisés dont il faudrait absolument limiter l'usage le Tebuconazole, un fongicide toxique pour la reproduction, dont des traces ont été fréquemment retrouvées sur des cerises produites en 2019, en Espagne entre autres. Destinés à détruire des organismes vivants jugés nuisibles, les pesticides sont susceptibles d’avoir des effets sur la santé humaine, en augmentant les risques de problèmes de fertilité, voire de déclencher certaines maladies (Parkinson, cancers).
En 2021, une expertise de l'Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a conclu à "une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse ou chez l’enfant et le risque de certains cancers (leucémies, tumeurs du système nerveux central)".
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