Antarctique : les scientifiques sur place isolés pendant tout l'hiver

Publié le 16 février 2015 à 15h26
Antarctique : les scientifiques sur place isolés pendant tout l'hiver

CLIMAT – Plus aucun avion ne survolera l'Antarctique jusqu'en novembre prochain, à cause des températures trop basses de la zone. Pour autant, près de 1000 personnes y affrontent le froid et l'obscurité.

Le dernier vol en partance de l'Antarctique a décollé vendredi dernier. Pendant toute la période de l'hiver, de mars à octobre, les scientifiques restés sur place n'auront aucun moyen de s'échapper de ce désert glacé où le climat est plus froid qu'à n'importe quel autre endroit de la planète, comme le relate The Atlantic . Les températures avoisinant les -50 degrés, aucun appareil ne pourra en effet survoler la région pendant cette période, au risque que le carburant gèle. Un record de -93,2 degrés a même été relevé à Dôme Argus, le 10 août 2010.

S'il n'existe aucune habitation humaine permanente sur cette carapace de glace, un millier de personnes y affrontent les températures extrêmes de l'hiver, aux côtés des manchots, phoques et de certains végétaux. Quarante d'entre elles sont basées à Amundsen-Scott , l'une des trois stations de recherche américaines, et le lieu habité le plus méridional du monde. Le climat fait notamment partie de leurs objet d'étude.

Risques de dépression

En plus de devoir faire face à l'environnement froid, aride et venteux, l'équipe doit supporter la nuit polaire, période de l'année durant laquelle le Soleil ne se lève pas. Conséquence directe de ce manque de luminosité : dépression et carence en vitamine D, qui augmente les risques de tomber malade. De fait, chacun est rigoureusement sélectionné pour ce genre de missions et testé sur ses aptitudes physique et mentale selon des méthodes similaires à celles des astronautes. Pour faciliter la vie quotidienne, la base dispose également d'un gymnase, d'une bibliothèque ou même d'une serre hydroponique.

"Je pense que chacun de nous a connu occasionnellement des périodes de nostalgie ou de cafard, mais nous essayons de nous dire que c'est normal et temporaire, et que nous sommes entourés d'amis capable de nous aider pour traverser ça", témoigne Katy Jensen, l'une des gestionnaires des risques et opportunités de la base.

Étonnamment, l'hiver ne cause finalement pas plus de dégâts que l'été. Les accidents les plus communs sont "mineurs", selon Polly Penhale, en charge de la santé et de la sécurité. Entorses, douleurs musculaires, ou coupures dans la cuisine par exemple. En conclusion, Peter Rejcek, un ex-aventurier du froid, explique qu'il est plus difficile de "trouver de l'espace personnel" dans la structure que "d'être isolé". Sans compter que les aurores boréales et le ciel étoilé savent réconforter l'équipe, seule au bout du monde.
 


La rédaction de TF1info

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