Appel de l'acquittement du Dr Bonnemaison : ses avocats dénoncent "un acharnement"

par Maud VALLEREAU
Publié le 2 juillet 2014 à 16h34
Appel de l'acquittement du Dr Bonnemaison : ses avocats dénoncent "un acharnement"

JUSTICE - Le parquet général de Pau a décidé mercredi de faire appel de l'acquittement du Dr Nicolas Bonnemaison. Les avocats de l'ancien urgentiste dénoncent un "acharnement judiciaire déraisonnable".

Nouveau rebondissement dans l'affaire Bonnemaison. Le parquet général de Pau a décidé mercredi de faire appel de l'acquittement de l'ancien urgentiste de Bayonne.  Une décision aussitôt déplorée par ses avocats. "L'appel est bien entendu un droit qui appartient aussi à l'accusation mais dans ce dossier on peut regretter un acharnement judiciaire déraisonnable qui va toucher non seulement Nicolas Bonnemaison et le monde médical, mais également toutes les familles concernées", écrivent dans un communiqué Mes Benoît Ducos-Ader et Arnaud Dupin.

Jugé début juin pour sept "empoisonnements" entre 2010 et 2011 de patients en fin de vie, Nicolas Bonnemaison avait été acquitté "de la totalité des faits" la semaine dernière par les jurés de la cour d'assises, qui n'avaient pas suivi le ministère public.

Cinq ans requis

Ce dernier, qui avait reconnu que l'accusé n'était "pas un assassin", avait néanmoins requis à son encontre 5 ans de prison avec sursis possible. "J'ai agi en médecin (...) J'estime que cela fait partie de mon devoir d'accompagner mes patients jusqu'au bout du bout", avait déclaré le docteur au dernier jour d'un procès intense, parfois poignant, qui avait remis sur la table des discussions le délicat sujet de la fin de vie. La lecture du verdict des jurés, qui avaient estimé qu'il n'était "pas démontré qu'en procédant à ces injections, il avait l'intention de donner la mort aux patients, au sens de l'article 221-5 du Code pénal", avait été accueillie par des applaudissements et des larmes de joie.

Si l'accusation n'avait pas réclamé son interdiction d'exercer, la Chambre disciplinaire de l'Ordre national des médecins avait néanmoins ordonné en avril dernier sa radiation. Une radiation effective depuis le 1er juillet et pour laquelle il a saisi le Conseil d'Etat. Certains de ses confrères ont depuis lancé un appel afin que le Conseil révise sa position.

 


Maud VALLEREAU

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