L'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire

Assassinat de Samuel Paty : polémique autour des propos de la FCPE

ML
Publié le 5 juillet 2021 à 19h46
JT Perso

Source : TF1 Info

POLÉMIQUE - Lors du congrès annuel du syndicat de parents d’élèves ce week-end, la co-présidente a suggéré un lien entre l’assassinat de Samuel Paty et les conditions d’enseignement de la laïcité à l’école.

Le tweet a rapidement été retiré, tandis que la polémique enflait. Sur son compte Twitter, la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) a relayé le discours de sa co-présidente Carla Dugault lors du congrès annuel du syndicat ce samedi 4 juillet, qui a réuni plus de 300 participants. Une phrase a suscité l’indignation, avant que la publication ne soit supprimée : “L'atroce assassinat de Samuel Paty a démontré avant toute chose que l'école telle qu'elle est, ne répond plus collectivement à faire vivre la laïcité et des échanges pacifiés dans la communauté éducative.”

Parents d’élèves et professeurs sont montés au créneau, choqués de voir la responsabilité de l’assassinat de l’enseignant imputée à l’éducation nationale, et non au terroriste islamiste abattu après avoir tué l'enseignant. Le professeur avait été décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, le 16 octobre 2020. 

Pour certains, ces propos sont symptomatiques des dérives vers lesquelles glisse la fédération. “Que ceux qui s’engagent dans le travail d’éducation civique soient mis en procès, et non pas les terroristes, c’est quelque chose qui me paraît grave”, estime ainsi Gilles Clavreul, ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et co-fondateur du Printemps républicain (Vior la vidéo en tête de cet article). Ce mouvement a été lancé après les attentats de 2015 dans le but affiché de lutter en faveur la laïcité et les valeurs républicaines qu’il considère en danger. “Faut pas renverser les choses, les victimes ne sont pas les coupables, ou alors plus rien n’a de sens”, a-t-il poursuivi.

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Une fédération déjà fragilisée par des dissensions internes

Ces propos relancent le débat sur la ligne idéologique de la fédération en matière de laïcité. Dans une tribune intitulée “Appel du 2 avril 2021”, des adhérents et sympathisants du syndicat ont pointé il y a quelques mois une “focalisation sur les questions identitaires”, dans le contexte selon eux de “l’offensive de l’islam politique et les remises en cause de la laïcité par les intégrismes religieux”. À ce jour, la pétition a recueilli 2440 signatures. “Cette pétition est rédigée et signée par des membres de partis, de réseaux ou d’associations idéologiquement opposés à la FCPE”, a réagi de son côté la fédération.

Un an auparavant, des clivages internes s'étaient déjà dessinés au sein du syndicat. En septembre 2019, une affiche réalisée par la FCPE dans le cadre des élections des représentants des parents d’élèves fait polémique. Une mère voilée apparaît aux côtés de sa fille, à côté du slogan “Oui, je vais en sortie scolaire, et alors ?”, suivi du sous-titre : “La laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception”

L’affiche a été “une erreur regrettable”, à l’ambition “électorale”, avait alors réagi le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. “La FCPE n’a pas de leçons de laïcité à recevoir”, lui avait répondu Rodrigo Arenas, le coprésident de la fédération, dans les colonnes de L’Humanité.

 


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