Assurance chômage : échec des négociations entre patronat et syndicats, le gouvernement "prendra ses responsabilités"

Publié le 20 février 2019 à 18h05, mis à jour le 20 février 2019 à 19h41

Source : LCI MIDI

POINT MORT - Les organisations syndicales et patronales ont annoncé avoir échoué mercredi à se mettre d'accord sur la réforme de l'assurance chômage voulue par le gouvernement. Celui-ci va reprendre la main, mais FO, la CDFT et le Medef demandent une réunion tripartite avec l'Etat.

Syndicats et patronat ont acté leur échec à négocier la réforme de l'assurance chômage dans le cadre imposé par le gouvernement. L'exécutif, dans sa "lettre de cadrage", demandait notamment aux partenaires sociaux de se mettre d'accord sur la manière de réaliser 1 à 1,3 milliard d'euros d'économies par an pendant trois ans, et sur un moyen d'inciter à baisse le recours aux contrats courts pour lutter contre la précarité. 

Les négociations ont butté sur le système de bonus-malus, censé pénaliser ce recours aux contrats courts. Voulu par les syndicats, qui en ont fait une condition de leur participation aux négociations, ce système consistait en une modulation des cotisations chômage en fonction de la durée des contrats. Le patronat s'y est fermement opposé.

"La négociation est terminée", a affirmé mercredi Denis Gravouil (CGT), qui a précisé d'entrée lors de l'ultime séance qu'ils allaient à l'échec. "Nous faisons le constat que nous ne pouvons trouver aujourd'hui suffisamment de points de convergence", a déclaré le négociateur du Medef Hubert Mongon. Le Medef et les autres syndicats patronaux (CPME et U2P) avaient quitté les négociations fin janvier tout en demandant des "clarifications" au gouvernement au sujet du bonus-malus.

Dans un communiqué, le Medef dit avoir proposé un système alternatif : "le versement d'une contribution forfaitaire à chaque fin de contrat à durée déterminée d’usage de 3 mois ou moins, à un fonds piloté par l'assurance chômage, et servant à financer des aides complémentaires à la formation et des aides à la mobilité". Mais le patronat a vu cette proposition refusée par les syndicats.

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La ministre du Travail Muriel Pénicaud avait rappelé que, faute d'accord, le gouvernent pourra réformer par décret l'assurance chômage. Or, le gouvernement est favorable a un système de bonus-malus, qui figurait dans le programme d'Emmanuel Macron. La CFDT, par la voix de Marylise Léon, s'est dit "inquiète pour les demandeurs d'emploi car le gouvernement reprend la main", et affirme qu'"aujourd'hui, c'est un échec car le patronat n'a pas su proposer des choses à la hauteur des enjeux".

"Le gouvernement a une part de responsabilité avec sa lettre de cadrage pour être presque sûr de ne pas arriver à un accord", a déploré FO. "On aura en fait jamais négocié" tout au long de ce cycle, a estimé pour sa part Jean-François Foucard (CFE-CGC). Les syndicats FO et CDFT, ainsi que le Medef, sont désormais demandeurs d'une réunion tripartite avec l'Etat.

"Je regrette vivement que les partenaires sociaux n'aient pas pu conclure leur négociation. Le gouvernement prendra ses responsabilités", a assuré Muriel Pénicaud mercredi soir. 


La rédaction de TF1info

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