Athlétisme : l'enquête pour viol visant l’entraîneur Giscard Samba classée sans suite

Publié le 27 février 2019 à 16h57
Athlétisme : l'enquête pour viol visant l’entraîneur Giscard Samba classée sans suite
Source : John MACDOUGALL / AFP

JUSTICE - Le parquet de Créteil a tranché. L'enquête pour viol visant l'entraîneur d'athlétisme Giscard Samba, ouverte après une plainte d'une ex-athlète, a été classée sans suite. Il s'agissant de l'une des premières affaires à avoir éclaté dans le milieu du sport à la suite de la vague #Metoo.

"L'infraction est insuffisamment caractérisée". C'est en ces termes que le parquet de Créteil a classé sans suite, l'enquête pour  viol qui visait l'entraîneur d'athlétisme Giscard Samba. Celle-ci avait été ouverte après la plainte d'une ex-athlète et était l'une des premières affaires à éclater dans le sport, après la vague de témoignages qui avait déferlé au cours de l'affaire Weinstein. 

Le parquet de Créteil a considéré que "l'infraction [était] insuffisamment caractérisée" et que l'absence de consentement n'avait pu être prouvée. La plaignante, aujourd'hui âgée de 22 ans, avait décrit des relations sexuelles imposées en 2016 en marge de compétitions et de différents stages de la part de l'ancien entraîneur de l'US Créteil. 

Elle avait raconté s'être "sacrifiée", il avait jugé ces accusations "délirantes"

La jeune femme avait également dénoncé, dans sa plainte déposée en juin 2017, une "pression psychologique continue" qui visait également, selon elle, d'autres sportives. Une autre jeune femme avait porté plainte pour viol après avoir été entendue par les enquêteurs. Cette plainte a aussi été classée sans suite.  

Devant les enquêteurs du Val-de-Marne, la première plaignante avait expliqué "ne jamais avoir dit non", ne pas avoir "osé" et s'être sentie "obligée", dans un contexte d'emprise de l'entraîneur qui la traitait différemment des autres athlètes, a expliqué une source proche du dossier. Pour expliquer pourquoi elle avait accepté de rejoindre l'entraîneur dans sa chambre, elle avait notamment raconté s'être "sacrifiée". 

De son côté, Giscard Samba a toujours nié les faits et évoquait des relations consenties. Placé en garde à vue en juin dernier, il avait dénoncé par l'intermédiaire de son avocat le "caractère délirant" des accusations portées à son encontre. Selon une source proche du dossier, il avait présenté aux enquêteurs des photos et des SMS très suggestifs que la plaignante lui avait adressés à des dates ultérieures aux viols présumés. 

La Fédération d'athlétisme l'avait suspendu pour "comportement inadapté"

Giscard Samba avait été suspendu un an dont six mois ferme par la Fédération française d'athlétisme (FFA) début juin. La commission de discipline de la FFA avait alors précisé que la suspension ne concernait pas les accusations de viol mais le "comportement inadapté" de Samba à l'égard de la plaignante, évoquant notamment des "allusions sexuelles" et décrivant un coach qui "s'immisce pleinement dans l'intimité de l'athlète sans nécessité liée à l'entraînement".

La commission avait ensuite suspendu la procédure dans l'attente d'une décision de la justice, laquelle a décidé que l'enquête s'arrêtait là. Depuis le début de l'affaire, deux athlètes, Dimitri Bascou et Aurel Manga, ont toujours défendu leur entraîneur, mais ses ex-protégés Pascal Martinot-Lagarde (champion d'Europe 2018 du 110 mètres haies) et Cindy Billaud s'en sont en revanche largement désolidarisés. Cindy Billaud avait ainsi évoqué dans la presse "quatorze ans d'humiliation et de contrainte", alors que Pascal Martinot-Lagarde a décrit son ancien entraîneur comme un "gourou", le "maître d'une secte".  


La rédaction de TF1info

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