"Atteinte à la dignité des femmes" : Bagelstein recadré par le gendarme de la pub

Anaïs Condomines
Publié le 4 août 2016 à 12h20, mis à jour le 13 février 2019 à 12h11
"Atteinte à la dignité des femmes" : Bagelstein recadré par le gendarme de la pub

COUP DE PUB - Le jury de déontologie publicitaire a estimé, ce 1er août, que la publicité de l’enseigne Bagelstein s’inspirant de l’affaire Denis Baupin portait atteinte à "l’image de la personne humaine". Il avait été saisi, au mois de juin, par une plainte des Chiennes de garde, une association de défense des droits des femmes.

Leur affiche publicitaire, placardée en plein centre-ville de Nantes, avait provoqué un tollé. Pour annoncer la prochaine ouverture d’un restaurant de la chaîne Bagelstein, l’enseigne avait choisi, au mois de juin 2016, de s’inspirer de l’affaire Denis Baupin. Mis en scène dans une conversation SMS factice, on pouvait ainsi voir le député ex-écolo, accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, demander : "Il est chaud votre trou ?"

Saisi dans la foulée suite à une plainte du collectif féministe Les Chiennes de Garde, le jury de la déontologie publicitaire a finalement rendu, le 1er août,  un avis circonstancié . Lequel recadre sans ambiguïté possible la chaîne de restauration rapide, connue pour ses affiches au ton provocateur. Selon cette instance indépendante, le procédé utilisé par Bagelstein "banalise les pratiques de harcèlement et les traite comme étant dépourvus de gravité, ce qui ne peut qu’avoir pour effet de porter atteinte à l’image des victimes de tels agissements, mais aussi des femmes et à leur dignité".

Aucune sanction

"De même l’utilisation du mot 'trou' pour désigner le vagin", ajoute encore le jury, "outre qu’il est insultant pour elles, les réduit à la fonction d’objet sexuel. Dans ces conditions […], l’enseigne Bagelstein ne respecte pas les dispositions précitées de la Recommandation 'image de la personne humaine' de l’Agence de régulation professionnelle de la publicité."

Devant la polémique suscitée par l’affiche en question, le co-fondateur de Bagelstein, auprès de metronews, avait invoqué "une blague, une envie de faire sourire". Avant de s’excuser publiquement par voie de communiqué. Un mea culpa qui n’avait pas empêché le dépôt d’une plainte auprès de l’agence de régulation. Pour quelle conséquence ? A priori, aucune, car si le jury de déontologie publicitaire a le pouvoir d'interdire la diffusion d'un support, Bagelstein a d'ores et déjà assuré avoir retiré l'affiche jugée problématique.

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Anaïs Condomines

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