POLEMIQUE - Le parquet de Paris a demandé à la ville de Nice de supprimer 24 heures d'images de vidéosurveillance de la promenade des Anglais coincidant avec l'attentat du 14 juillet. La justice invoque le danger de "diffusion non contrôlée" d'images. La municipalité refuse.
La demande remonte à mercredi et a été révélée le lendemain par Le Figaro . La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire a sollicité la municipalité de Nice pour que cette dernière efface près de 24 heures d'images tournées pendant et après l'attentat qui a fait 84 morts, le 14 juillet sur la promenade des Anglais .
Selon Le Monde , qui a eu accès au contenu de cette réquisition judiciaire, la demande est motivée par le souci "d'éviter la diffusion non contrôlée de ces images" de la scène de crime. Il s'agit aussi "d'éviter l'utilisation malveillante de ces dernières par souci de la dignité des victimes et pour éviter la reprise des images par les sites Internet djihadistes à des fins de propagande", a détaillé le parquet de Paris.
30.000 heures potentielles
En tout, près de 140 caméras auraient directement pointé le site au moment du drame et dans les heures qui ont suivi. Des séquences cruciales qui ont par ailleurs été placées sous scellé judiciaire pour les besoins de l'enquête, mais que la justice ne souhaite pas voir ces quelque 30.000 heures potentielles lui échapper.
La mairie de Nice a opposé une fin de non-recevoir à cette réquisition judiciaire. L'avocat de la Ville, Philippe Blanchetier, interrogé par Reuters, "l'argument avancé de risque de fuite ne tient pas" et la municipalité souhaite d'autant plus les conserver qu'il y a "polémique sur la nature du dispositif policier" au soir de l'attaque. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est en effet dans le viseur de l'opposition, qui l'accuse, après des révélations de Libération, d'avoir "falsifié" la réalité de ce dispositif. Des propos que le ministre, ainsi que François Hollande, ont fermement réfutés. La Ville devrait saisir le procureur de Nice et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) afin d'obtenir l'autorisation de conservées ces données au-delà des délais légaux. Au moins une copie de ces séquences a déjà été réalisée : c'est l'Elysée qui l'a obtenue, avec l'accord du parquet de Paris.
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