Aubervilliers : la communauté chinoise dans la rue pour dénoncer les violences qui la visent

Publié le 21 août 2016 à 18h54
Aubervilliers : la communauté chinoise dans la rue pour dénoncer les violences qui la visent

MANIFESTATION - Environ 2000 personnes d'origine chinoise se sont rassemblées, ce dimanche à Aubervilliers, plus d'une semaine après la mort de Zhang Chaolin des suites de son agression dans la ville. Elles demandent la protection de l'Etat.

Elles sont en colère. Près de 2.000 personnes d'origine chinoise ont exprimé dimanche à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) leur ras-le-bol des violences répétées dont elles se disent victimes et réclamé des mesures de sécurité renforcées après l'agression qui a entraîné la mort de l'un des leurs.

Aux cris de "liberté, égalité, fraternité et la sécurité pour tous!", 1.800 personnes, selon la police, ont défilé dans les rues de cette ville de banlieue populaire, où Zhang Chaolin, un couturier de 49 ans, a été agressé le 7 août par trois hommes qui voulaient voler le sac d'un ami, lui aussi d'origine chinoise. Il était décédé le 12 août des suites de ses blessures.

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Les vols avec violence visant la communauté ont triplé en un an

"Les agressions sont fréquentes, mais comme on ne parle pas bien français, on porte pas plainte. Et puis on travaille, on n'a pas le temps pour ça", a expliqué Cai Jiang, 26 ans, employé dans un bar-tabac à Paris.

Alors que les vols avec violence visant la communauté chinoise à Aubervilliers ont triplé en un an, le commissariat a obtenu des renforts policiers et une étudiante franco-chinoise a été recrutée dans le cadre du service civique pour améliorer l'accueil des victimes. La préfecture s'est également engagée à étendre le système de vidéosurveillance.

"J'étais Charlie comme vous. Je suis Chaolin, où êtes-vous ?"

"On fait appel à l'État car on est des citoyens français, même si on ne se sent pas assez considérés comme tels", explique Marina, 23 ans, qui tient une boutique au Fashion Center, le plus grand centre commercial de vente en gros d'Europe.

Dans la foule, de nombreuses mains agitent de petits drapeaux français. "J'étais Charlie comme vous. Je suis Chaolin, où êtes-vous", peut-on lire sur une banderole. "Ils sont en train de nous donner une leçon d'organisation et de République", dit, admiratif, Laurent, qui habite Aubervilliers depuis trente ans. "Ça fait des années qu'ils subissent le racisme, même les gosses se font agresser!" regrette cet enseignant.

Les asiatiques supposés détenir de l'argent liquide sur eux

Réputées détenir sur elles de l'argent liquide, les personnes d'origine asiatique sont des "proies faciles", reconnaît la maire PCF de la ville, Meriem Derkaoui, résolue à "faire reculer ces préjugés et sensibiliser la population" à ce sujet. 

"Quand je vois que les uns et les autres montent au créneau parce que deux ou trois femmes ont porté un burkini sur une plage, là il y a mort d'homme, alors j'attends que l'État fasse preuve d'un minimum de considération et reçoive la famille", a-t-elle ajouté. Comble de l'ironie, à la fin de la manifestation, un présumé voleur à la tire a été pris à partie par la foule, avant d'être exfiltré par des gendarmes mobiles, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

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La rédaction de TF1info

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