Autocollants, marquages au sol : ce qui va changer dans le métro avec le déconfinement

Publié le 30 avril 2020 à 15h07, mis à jour le 30 avril 2020 à 15h43

Source : JT 20h Semaine

TRANSPORTS - Avec ses 8 millions de voyageurs quotidiens en temps normal, la RATP doit s'organiser pour la reprise à 70 % du trafic à partir du 11 mai, dans le respect des gestes barrières. Stickers aux sièges et marquages au sol, masques pour tous... Le chantier a commencé pour l'entreprise de transports.

Permettre aux Franciliens de se déplacer en transports en commun sans les mettre en danger. Une équation des plus complexes se présente aujourd'hui à la RATP, habituée à faire voyager 8 millions de personnes chaque jour en temps normal (5 millions si l'on exclut les touristes et les usagers occasionnels). Aujourd'hui à 30 % de sa capacité, le trafic doit reprendre à 70 % le 11 mai et d'ici là, le chantier est vaste pour la régie des transports, en lien avec la région Ile-de-France. D'autant que l'ambition affichée est de remonter au plus vite l'offre à 100 %, explique à LCI le porte-parole d'Ile-de-France Mobilités, l'autorité des transports régionale.

"Les opérateurs devront (...) s'organiser pour permettre, même dans le métro, de respecter les gestes barrières", a déclaré Edouard Philippe mardi 28 avril en présentant le plan de déconfinement aux députés. "L'objectif, c'est d'être prêts le 11 mai", selon ce porte-parole, et pour ce faire, le rappel des gestes barrières "va accompagner la vie des voyageurs dans les prochaines semaines".

Comme ont pu le constater certains usagers, les employés de la RATP ont commencé dès ce mercredi à coller, sur un siège sur deux, des autocollants comportant l'inscription suivante : "Pour notre santé à tous, laissons ce siège libre". Mais l'occupation d'un siège sur deux des quais du métro ne semble pas suffire à faire respecter la distanciation physique entre chaque voyageur. Pour cela, il faudrait passer de 6 à 2 personnes au mètre carré dans les wagons, a confié un cadre de la SNCF à Libération. Les syndicats, eux, ne cachent pas leur scepticisme, expliquant n'avoir "pas vu venir" une telle mesure.

Marquages au sol à l'étude

C'est pourquoi d'autres mesures de rappel des gestes à adopter sont à l'étude pour la reprise du trafic, comme la pose de marquages au sol, à l'image de ceux observés dans les commerces depuis le début du confinement. "Le marquage au sol, en l'occurrence, c'est réalisable, le cas échéant aux abords des appareils de contrôle", a estimé pour sa part Bertrand Hammache, secrétaire général CGT-RATP, auprès de LCI.

Dans son communiqué publié après la prise de parole du Premier ministre, la RATP a indiqué que ce marquage "concerne notamment les grandes gares et les pôles multimodaux avec des marquages près des guichets, dans les couloirs de correspondance et sur les quais" et qu'elle travaille également à élaborer "un marquage par 'nudge' (marquage au sol en français, NDLR) pour permettre d’espacer les voyageurs sur les sièges des quais des stations et gares et dans les rames". 

Un nettoyage au virucide

Outre la distanciation physique, le port du masque s'imposera dès le 11 mai à tous les voyageurs dans le métro, le bus et le tramway, une mesure considérée comme "essentielle" par la RATP. La première semaine, la région se chargera d'équiper les 2 millions d'abonnés Navigo en masques, le temps que ces derniers en récupèrent auprès de leur entreprise. "A plus long terme, on travaille avec les boutiques pour que les gens puissent s'approvisionner en masques et en gel dans les stations", indique Ile-de-France Mobilités, qui y voit là une solution de "dépannage" en cas d'oubli. 

La RATP réfléchit également à un "renforcement des processus de nettoyage désinfectant avec des produits virucides" du matériel, des rames et des espaces de contact avec les voyageurs. Un "nettoyage par nébulisation", c'est à dire par vaporisation, est d'ailleurs à l'essai dans deux centres de bus et dans le métro, complète la RATP.


La rédaction de TF1info

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