"Aux femmes assassinées, la patrie indifférente" : action des Femen sur les colonnes de Buren pour dire stop aux féminicides

Publié le 30 mai 2019 à 12h41, mis à jour le 30 août 2019 à 14h16
"Aux femmes assassinées, la patrie indifférente" : action des Femen sur les colonnes de Buren pour dire stop aux féminicides

Source : dr

ACTION - Plusieurs dizaines de militantes Femen se sont rendues ce jeudi matin la cour du Palais Royal dans le 1er arrondissement de Paris pour dénoncer les 60 féminicides recensés en France depuis le début de l'année. Seins nus, torses recouverts des noms de victimes et de ce qu'elles ont subi, les Femen ont interpellé les autorités au cours de cette action.

"Céline défenestrée avec son bébé de 3 mois", "Anonyme, tuée à la hache", "Julie tuée par balles", voici ce qu'on pouvait lire ce jeudi matin sur les torses découverts des militantes Femen venue ce jeudi matin aux colonnes de Buren dans le 1er arrondissement de Paris pour dénoncer les féminicides en France. Perchées sur les colonnes, fumigènes rouges à la main, ces femmes ont rappelé que 60 femmes avaient déjà été assassinées dans l'Hexagone depuis le début de l'année.

"Aux femmes assassinées, la patrie indifférente", dénonce le mouvement qui a voulu par cette action "créer son propre panthéon de femmes à ciel ouvert pour les victimes de féminicides".   .  "S'il y avait 60 victimes masculines, imaginez  quelle serait la réaction", a ainsi estimé l'Ukrainienne Inna Shevchenko, figure de  proue du mouvement Femen.

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Circulaire aux procureurs

Ce nombre de féminicides et de violences conjugales est d'une alarmante stabilité, en dépit de dispositifs juridiques et de moyens renforcés: pour enrayer ce "phénomène".  La garde des Sceaux Nicole Belloubet a ainsi  appelé les procureurs à développer une "véritable culture de la protection des victimes".

Le 5 mai, le corps d'une sexagénaire, frappé de 40 coups de couteau, était découvert au domicile de son ex-conjoint en Gironde. Début avril dans le Var, une femme de 50 ans, a été abattue d'un coup de pistolet peu après une intervention des gendarmes pour la protéger de son mari. Le 3 mars, Julie, 34 ans, a été tuée par balles par son ex-compagnon en Corse, à l'Ile Rousse. Elle avait déposé plusieurs plaintes. 

Le collectif "Féminicides par compagnons ou ex" en recense 52 depuis le début de l'année. Selon les dernières données du gouvernement, près de 220.000 femmes ont subi des violences conjugales en 2017 et 130 sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. Des chiffres stables et toujours élevés, malgré le renforcement de l'arsenal de lutte contre ce fléau, et en dépit d'une meilleure formation des magistrats au recueil de la parole et de multiples campagnes de prévention. 

La "répétition d'homicides conjugaux" a poussé la ministre de la Justice à prendre une nouvelle circulaire, qu'elle vient d'adresser à tous les procureurs. Elle y réaffirme "le caractère prioritaire de la lutte contre les violences conjugales" et encourage les magistrats à "poursuivre les efforts" pour "une réponse ferme et réactive". 


La rédaction de TF1info

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