SANTÉ - S'il y a bien un secteur qui ne souffre pas de la crise du Covid, c'est bien celui de la chirurgie esthétique. Avec le masque et le télétravail, les clients sont de plus en plus nombreux à vouloir corriger leurs petits défauts. Et surprise, les plus jeunes ne sont pas en reste.
Alors que la pandémie de Covid-19 a mis certains secteurs à l'agonie, la chirurgie plastique sort brillamment son épingle du jeu. Il faut dire qu'avec le port du masque, notre visage est devenu bien souvent notre meilleur ennemi. Et toutes ses imperfections : cernes, rides du lion ou pattes d'oie, nous sautent désormais aux yeux. Las, certains ont donc décidé de les gommer à coup de bistouri. Et les raisons pour passer le pas sont multiples. Outre le fait d'avoir plus de temps pour se regarder dans le miroir, la fermeture des restaurants, bars et lieux culturels a permis à quelques-uns de faire des économies. Les différents confinements ont également fait éclore de nombreuses injonctions au développement personnel, avec comme objectif une envie de s'améliorer. Enfin, le télétravail permet de se faire opérer ni vu, ni connu, sans avoir à prendre de jour de congé. Résultat, depuis juin, les cabinets de chirurgie esthétique enregistrent une hausse des demandes d'environ 20%.
Le botox arrive en tête
À Lille, par exemple, la clinique des Champs-Élysées ne désemplit pas. Les rendez-vous s'enchaînent, avec 30% d'opérations en plus depuis juin. Du jamais vu. La direction pensait d'abord à un rattrapage post-confinement, mais ça ne s'arrête pas. La clinique a même dû renforcer ses équipes. "Trois nouvelles personnes sont arrivées depuis mai, et là pour cette nouvelle année, je pense qu'on va devoir encore recruter pas mal", souligne Solène Picavet, la directrice.
À 29 ans, Julien vient pour la première fois dans cette clinique. Ce policier lillois travaille la nuit et veut estomper les marques de fatigue sur son visage. "Je n'ai pas peur du miroir, mais je n'ai pas envie d'en avoir peur dans dix ans", dit-il. La crise lui a permis de faire des économies pour s'offrir cette opération à 350 euros qui consiste à injecter de l'acide botulique, autrement dit du botox. Ce qui va avoir pour conséquence de paralyser ses rides du front. Une intervention qui dure moins de cinq minutes.
Des rendez-vous comme celui-là le docteur Fanny Ballieux en compte une trentaine par jour depuis la crise. Parmi les actes les plus demandés, il y a le botox, mais aussi des opérations plus lourdes comme le lifting facturé 4.000 euros. "Les liftings, les injections de lèvres, les nez, tout ce qui se cache derrière le masque et qu'on peut aussi assumer en télétravail", avance cette chirurgienne-plasticienne. Cicatrices et hématomes étant ainsi cachés du regard des autres
Beau comme un selfie
Dans les cabinets, le profil des patients a nettement changé avec davantage d'hommes et des jeunes pour qui les écrans ont été un miroir déformant. Alexandre, 26 ans, est coiffeur à Angoulême. Son salon étant fermé pendant le confinement, il passait ses journées sur son téléphone. "On se voit en permanence. Je voyais surtout mon air fatigué, déprimé", raconte-t-il. Alors en mai dernier, il décide de faire des injections de botox sur le front pour 400 euros. "On voit beaucoup sur les réseaux sociaux des personnes qui le font et qui ne s'en cachent pas. Donc je me suis dit : 'pourquoi pas moi ?' Et je voulais sortir aussi de ce confinement en étant frais", ajoute-t-il.
Autre phénomène plus inquiétant, certains patients jeunes veulent se faire opérer pour être beau comme sur un selfie. Laurence Benouaiche, chirurgienne plastique à Paris, a été surprise du nombre de nouveaux patients de moins de 30 ans dans son cabinet. Une génération qu'il faut parfois freiner. "Ils ont été beaucoup sur les écrans et se sont regardés en particulier dans les applications qui transforment le visage, ce qu'on appelle 'le Snapchat syndrome', avec la demande de ressembler à leur image. C'est important de bien comprendre ce qu'ils veulent et les tempérer afin de faire coïncider leur demande avec quelque chose de réaliste", prévient-elle.
Et cet engouement est mondial. Aux États-Unis, en Belgique ou en Australie, les actes de chirurgie esthétique ont également doublé chez les jeunes. La crise du Covid a changé notre rapport au miroir, mais elle n'a pas détruit les diktats de la beauté.
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