Les lycéens de Terminale passent les épreuves de spécialité les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars.Ce calendrier inédit dans l'histoire du baccalauréat s'accompagne d'inquiétudes.À commencer par le risque de décrochage, une fois cette étape passée...
Le bac nouvelle formule, sous toutes ses formes, c'est pour 2023. Après plusieurs éditions perturbées par la crise sanitaire, jamais les épreuves de spécialité héritées de la réforme de 2019 initiée par Jean-Michel Blanquer, n'ont encore eu lieu en mars. Ce sera bien le cas cette année avec une première salve d'examens échelonnés sur trois jours du 20 au 22 mars prochains pour les filières générale et technologique.
Dans un communiqué du 22 septembre, le ministère de l'Éducation nationale avait pour rappel douché les espoirs des syndicats qui souhaitaient un report des épreuves de spécialité du baccalauréat au mois de mai, voire au mois de juin, en même temps que la philosophie et le grand oral. Pour les enseignants, ce nouveau calendrier s'accompagne en effet de difficultés majeures.
Risque de décrochage
L'une d'entre elles repose sur le risque de décrochage. De fait, derrière ces épreuves de spécialité se cache un double enjeu pour les futurs bacheliers : celui de réussir ces examens à fort coefficient pour obtenir leur diplôme, mais aussi celui d’être admis dans l’enseignement supérieur. Pour rappel, les deux spécialités de terminale retenues par chaque lycéen sont affectées d’un coefficient 16 et comptent pour 32% de la note finale au bac. Elles seront par ailleurs, pour la première fois aussi, prises en compte par la plateforme d'admission post-bac Parcoursup et deviennent ainsi un critère de taille pour être admis dans la formation de son choix.
Si cela représente un défi de taille pour les candidats, qui ont donc tout intérêt à recueillir les meilleures notes possibles, voire une mention, le piège serait pour ces derniers de considérer qu'en avril les dés seront jetés. Comment rester motivé jusqu'en juin quand on connait déjà la majorité des notes comptant pour le bac ? D'aucuns pourraient, dans ce contexte, accorder moins d’importance au dernier trimestre, à l’épreuve de philosophie et au grand oral. "Si on fait le calcul, aux deux tiers de l’année, 75% du bac sera joué. Le risque pour nous c’est qu’il y ait un fort taux d’absentéisme dès la fin de ces épreuves", résume Bruno Bobkiewicz, secrétaire général SNPDEN (le Syndicat national des proviseurs et directeurs de l'enseignement national), auprès de l'Etudiant.
Or, les élèves qui ne maintiendraient pas le cap jusqu’à la fin de l’année pourraient arriver dans l’enseignement supérieur avec d'importantes lacunes. À titre de repère, une fois passé les épreuves de mars, un tiers du programme restera encore à étudier.
... et d'associer l'examen à Parcoursup
L'autre piège dans lequel pourraient tomber facilement certains élèves consisterait à associer ces épreuves de spécialité, et l'année de terminale en général, au seul Parcoursup et vice-versa. Il faut dire que le calendrier n'est pas favorable à la dissociation... La période de formulation des vœux dans la plateforme Parcoursup, clôturée depuis le 8 mars, précède en effet de quelques jours seulement le début des épreuves de spécialité du bac. De quoi entretenir l'amalgame dans une période surchargée pour les candidats.
Pourtant, nombre d'enseignants ont eu l'occasion de le rappeler ces derniers mois : décrocher son baccalauréat doit rester un objectif à part entière, et être admis dans la formation de son choix en est un autre. Si les notes des épreuves de spécialité sont intégrées aux dossiers Parcoursup des candidats, tout ne repose donc pas sur elles. En effet, les notes du contrôle continu, la fiche Avenir et la lettre de motivation sont autant d’éléments qui peuvent faire la différence lors de la sélection dans les établissements d'enseignement supérieur. Et il sera bien encore temps de s'y consacrer une fois les épreuves de ce mois de mars passées. Les élèves auront pour rappel jusqu'au 6 avril pour compléter leur dossier sur la plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur, et confirmer leurs vœux.
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