BACCALAURÉAT – Des professeurs rapportent avoir subi des pressions de leur hiérarchie pour améliorer les notes des candidats du baccalauréat, ce que confirme le syndicat enseignant Snes. De son côté, le ministère assure qu’un contrôle administratif sera mis en place en cas de "pratiques inadaptées".
Les candidats au baccalauréat ont-ils été plus que favorisés dans la notation que leurs prédécesseurs ? C’est en tout cas ce que rapportent des enseignants à France Inter ce vendredi 26 juin, où ils évoquent des pressions subies de la part de leur hiérarchie pour remonter, voire falsifier, les notes de certains élèves. Le Snes, principal syndicat enseignant, a confirmé avoir eu vent de ces pratiques, alors que se sont ouverts ce matin les premiers jurys qui doivent délivrer le précieux diplôme.
Avant même ces allégations, le ministère a indiqué mardi 23 juin lors d’une réunion informelle que "la règle était qu’une fois que la note était saisie et transmise par le conseil de classe, elle ne pouvait être modifiée par les professeurs". Et que seuls les jurys avaient "le pouvoir d’harmoniser et de modifier les notes".
Un "vide juridique" de deux mois
La secrétaire générale du syndicat, Sophie Vénétitay, explique à LCI que les professeurs ont en réalité pu modifier les notes des candidats durant deux mois, entre l’annonce du contrôle continu faite par le ministère de l’Education début avril et le texte réglementant l’harmonisation de la notation, qui n’est tombé que début juin. Ce qu’explique la secrétaire générale, c’est que ces pratiques ont été permises par "le vide juridique" autour de cette fameuse harmonisation : puisque "le ministère a tardé à réglementer" et qu’aucun texte n’existait pendant deux mois, les lycées auraient eux-mêmes choisi leur méthode pour homogénéiser le tout.
Grégory Abelli, du syndicat lycéen Fidl, confirme à LCI que le flou autour cette politique d’harmonisation était réel pour les candidats : "On nous a souvent demandé si des points en plus pouvaient être attribués, car il n’y avait pas de circulaire officielle. C’était une question des lycéens qui restait en l’air."
Un contrôle administratif possible
"C’est une pratique qui existe, qui semble être répandue, sans être majoritaire", estime Sophie Vénétitay, qui a assisté ce vendredi à la première étape des jurys du bac. Elle indique avoir constaté à cette occasion que "les notes de contrôle continu étaient bien supérieures à celles des années précédentes". Mais aussi que "pour certains lycées, la note saisie pour le bac était supérieure à celle du contrôle continu". Problème, puisque dans le fichier de saisie, ces deux notes doivent être similaires.
Le ministère de l’Education a également précisé que si "des pratiques inadaptées" sont constatées, "un contrôle administratif pourra être mis en place". Ce qui fait réagir la secrétaire générale du Snes : "C’est la première fois que j’entends parler de ça, je suis très surprise. Comment va-t-on pouvoir mettre ça en place dans les dix prochains jours ? Le jury se termine le 6 juillet."
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