Le métro Gallieni, figure du colonialisme, rebaptisé "Josette et Maurice Audin" par des militants

Publié le 18 juin 2020 à 17h36
Le métro Gallieni, figure du colonialisme, rebaptisé "Josette et Maurice Audin" par des militants
Source : JACK GUEZ / AFP

ANTIRACISME - Des militants communistes et écologistes ont renommé mercredi 17 juin la station de métro Gallieni. Le patronyme du général, contesté pour son rôle durant la colonisation, a été recouvert par un autocollant portant les noms "Josette et Maurice Audin", figures communistes et militants anticoloniaux.

Ils voulaient "raconter toute l'histoire, pas une seule partie". Alors que le débat sur l'esclavagisme et le passé colonial de la France est au cœur de l'actualité, que des statues de personnages historiques, accusés de racisme, déboulonnées ou taguées, des militants communistes et écologistes ont opté pour une solution plus pacifique. Ils ont rebaptisé mercredi 17 juin la station Gallieni, située à Bagnolet, au terminus de la ligne 3 du métro parisien, rapporte France Bleu Paris jeudi 18 juin. 

Rassemblés à Bagnolet, ils ont recouvert l'écriteau "Gallieni" avec un autocollant au nom de Maurice et Josette Audin, figures communistes et militants anticoloniaux, originaires de la ville de Seine-Saint-Denis. Selon la station parisienne, "le bandeau n'est pas resté accroché très longtemps". Des agents de sûreté de la RATP ont très vite retiré le sticker cachant la mention Gallieni, "un massacreur" qui "représente la colonisation", à l'origine du massacre de Menalamba à Madagascar, dont Pierre, le fils du couple Audin, demande en vain à la régie des transports que la station au nom de l'ancien militaire soit débaptisée.

Joseph Gallieni, cible des antiracistes

Faire honneur à Joseph Gallieni, connu pour son rôle dans le Grande Guerre, après avoir pris la décision de réquisitionner les taxis parisiens pour apporter du renfort à la bataille de l'Ourcq, "ce n'est pas un bon exemple à donner à la population et en particulier à la jeunesse, je pense qu'il faut leur montrer des choses qui concernent plutôt les Droits de l'Homme", a jugé Haby Ka, conseillère municipale (PCF) de Montreuil. "Si on raconte l'histoire de France, il faut raconter toute l'histoire, pas une seule partie", a-t-elle ajouté, au sujet du général, qui a participé à l'expansion coloniale avec des méthodes d'une brutalité inouïe. 

Ce n'est pas la première fois que les antiracistes contestent la figure du général Gallieni. Mardi 16 juin, lors de la manifestation des soignants, la statue de l'officier nommé Maréchal de France à titre posthume, qui trône place Vauban à Paris, à deux pas des Invalides, a été recouverte d'inscriptions (Déboulonnons le récit officiel", "Dans un musée", "État responsable").


La rédaction de TF1info

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