BarakaCity : le malaise Idriss Sihamedi

Publié le 25 janvier 2016 à 18h30

POLÉMIQUE - Idriss Sihamedi, le président de l'ONG musulmane BarakaCity, était invité dimanche du Supplément de Canal +, en même temps que la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Devant elle, il a peiné à condamner l'Etat islamique, jetant un froid sur le plateau. Ce qui a vivement fait réagir les internautes. La ministre a également réagi sur Facebook.

Vingt-quatre heures après la diffusion de l’émission, le sujet suscite toujours de vifs débats entre les internautes. Dimanche, Idriss Sihamedi, le président de l'ONG BarakaCity, était invité sur le plateau du Supplément de Canal + pour parler de Moussa, un humanitaire de son association incarcéré au Bangladesh alors qu'il était parti défendre la minorité musulmane persécutée des Rohingyas.

Après avoir évoqué cette affaire, le présentateur Ali Baddou lui pose des questions sur les positions parfois ambiguës de son association, avant qu’un sujet ne vienne installer un malaise sur le plateau : "Vous ne condamnez pas l’Etat islamique." Pendant plusieurs minutes, Idriss Sihamedi va tenter de s’expliquer sur le rôle de son association, sans pour autant répondre à cette question. Il finira par dire que la question le met mal à l’aise. "On est un peu gênés par la réponse", rétorquera Ali Baddou.

Réaction de la ministre sur Facebook

Invitée principale de l’émission , Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, est à son tour invitée à s’exprimer sur l’association musulmane. "Si je devais vraiment réagir, je dirais simplement qu'il faut distinguer à mon avis deux choses : la situation de Moussa, (...) et puis pour le reste, je crois que c'est une association qui porte une façon de voir les choses qui n'est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l'aise, honnêtement, et donc je n'ajouterai rien." 

Un comportement vivement critiqué par les twittos, tout comme le fait que le président associatif ne désavoue pas les actes commis par l’EI. Lundi après-midi, la ministre a fini par réagir dans un message publié sur son compte Facebook , qualifiant "d'inacceptable, l'intervention du président de l'association", et d'ajouter : "Au-delà de la sidération provoquée par le refus inadmissible, et inédit à ma connaissance dans ce type d’émission, de condamner clairement Daech, les propos de cet individu mettent en cause les principes fondamentaux de notre République, notamment l’égalité entre les femmes et les hommes."

"Je ne m’attendais pas à autant de questions aussi scandaleuses"

Fondateur de BarakaCity, Idriss Sihamedi est souvent présenté comme un "salafiste quiétiste", terme que ce dernier rejette. Lui se qualifie de "musulman normal", expliquant sur le plateau de Canal + qu'il ne serre pas la main aux femmes, "comme certains rabbins". Dans le reportage sur son association diffusé durant l'émission, les membres féminins n'apparaissent jamais. "Elles sont timides", justifie l’associatif, qui pense faire l’objet d’une fiche S. Depuis quelques années, BarackaCity, installée à Courcouronnes en région parisienne, a été à plusieurs reprises perquisitionnée mais aucune procédure judiciaire n'a été entamée à son encontre.

Interpellé par des centaines d’internautes qui ne comprennent pas le fait qu’il n’a pas rejeté l’EI, certains ont souligné qu’il s’est "tiré une balle dans le pied tout seul", que "Idriss Sihamedi n'est vraiment pas bon en communication", ou encore "qu'il n'a pas du tout servi la cause de Moussa." L'associatif a aussi reçu beaucoup de soutien de twittos accusant Ali Baddou "de vouloir le piéger" et "confondre islam et terrorisme encore une fois". Peu après la diffusion de l’émission, Idriss Sihamedi a décidé de s’exprimer dans un long texte sur Facebook : "Chers amis, chers lecteurs, je ne vous cache pas, que je ne m’attendais pas à autant de questions aussi scandaleuses, honteuses et indécentes dans ce contexte où nous, vous, tous ensemble scandons un #FreeMoussa, me mettant sur le banc des accusés, alors qu’on m’avait expliqué que le sujet était bien Moussa, son combat et les coulisses de sa défense et de son organisation BarakaCity."

L’association a tenu également à répondre "aux journalistes"  : "Il est suicidaire que de se déclarer comme un opposant puissant et ce de manière frontale lorsque nous risquons d’être ciblés par ceux que nous condamnons… En France ou en Syrie."

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Posté par barakacity sur  samedi 23 janvier 2016

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La rédaction de TF1info

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