CONSÉQUENCES - L'hôpital de Pointe-à-Pitre voit son fonctionnement ralentir suite à la mobilisation sociale et la suspension d'un tiers du personnel, provoquant la fatigue des soignants qui continuent de travailler.
Au centre hospitalier de Pointe-à-Pitre, les opérations ont surtout lieu grâce à la mobilisation et l'organisation des soignants. "On essaie de continuer à opérer les patients les plus urgents", souligne la docteure Cindy-Laurence Béral. Depuis le début de la grève, seules les interventions les plus importantes sont assurées. À cause des routes bloquées, l'accès à l'hôpital est devenu difficile pour les patients.
"Tout ce qui ne relève pas de l'urgence est déprogrammé, les interventions de chirurgie fonctionnelles, mais aussi, hélas, les interventions de chirurgie cancérologique", détaille le professeur Pascal Blanchet, président de la commission médicale de l'établissement.
La circulation des ambulances, perturbée par les barrages
Le fonctionnement est également perturbé par le manque de personnels. Les soignants non vaccinés ont été suspendus. Pour ceux encore présents, les journées n'en finissent plus. "Nous sommes passés en 12 heures au lieu de 8 heures, ça veut dire que les agents sont là depuis 6 heures du matin jusqu'à 18 heures, puis une autre équipe prend le relai", témoigne Ann-Gaele Pascal, cadre de santé.
Les équipes du service d'urgence qui prennent la route sont directement confrontés aux manifestants sur les barrages. Les sorties sont particulièrement risquées la nuit. "On est obligé de faire des jonctions entre deux ambulances parce qu'elles ne peuvent pas passer les barrages. Donc on prend deux ambulances de deux secteurs différents, les pompiers sortent le patient, ils traversent le barrage et ils remettent le patient dans une autre ambulance pour aller jusqu'au CHU. C'est quand même dramatique pour les patients", décrit le médecin Pierre-François Bonnet.
Dans la salle de régulation, les téléphones n'arrêtent pas de sonner. En plus des appels d'urgence, les opérateurs doivent guider les médecins en intervention afin qu'ils ne soient pas bloqués. "Nous avons aussi eu des situations où nous n'avons jamais pu arriver chez les patients pour lesquels nous avons été déclenchés", regrette le docteur Patrick Portecop.
Même l'approvisionnement de l'hôpital est sous tension. La blanchisserie est à l'arrêt, faute de personnel. Les livraisons des repas pour les patients sont presque toutes retardées. "La visibilité est à 24 heures. La tension particulière, c'est le stress qu'on peut avoir sur 'est-ce que le patient va manger' et 'est-ce que le patient va manger dans de bonnes conditions et à l'heure souhaitée'", réagit Jean-Claude Poilvilain, directeur des approvisionnements de la logistique et de l'hôtellerie du CHU.
Après une semaine, le barrage filtrant installé devant le CHU a finalement été levé par les forces de l'ordre. En attendant l'apaisement, de nombreuses semaines seront nécessaires pour rattraper le retard accumulé à l'hôpital ces derniers jours.
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