Le 20h

Bientôt la fin des élevages en cage ? Voici à quoi pourraient ressembler ceux de lapin dès 2027

V. F
Publié le 2 juillet 2021 à 10h30
JT Perso

Source : TF1 Info

BIEN-ÊTRE ANIMAL - La Commission européenne s'est engagée mercredi à présenter une proposition de loi visant à interdire l'élevage en cage dans l'UE d’ici à 2027. Le 20H de TF1 nous montre l'exemple d'une exploitation qui a pris les devants.

Ils ont pour seul espace de vie la surface d'une feuille A4. En France, 27 millions de lapins sont élevés dans des cages grillagées, dépourvues de tout aménagement. Et ce n'est pas une spécificité hexagonale puisque 94% des lapins élevés en Europe le sont dans des cages. Mais ce ne sera peut-être plus le cas dans six ans, puisque la Commission européenne s'est engagée mercredi 30 juin à présenter d'ici à 2023 une proposition de loi visant à interdire l'élevage en cage dans l'UE en 2027. 

C'est une "initiative citoyenne européenne" qui est à l'origine de ce soubresaut. Une pétition avait recueilli près de 1,4 million de signatures dans toute l'UE au moment de son enregistrement en septembre 2018, poussant la Commission à décider d'une action. Sa proposition visera à progressivement supprimer l'utilisation de systèmes de cages pour les poules pondeuses, les truies et les veaux, mais aussi les lapins, poulets, cailles, canards et oies.

12 lapins au m²

L'élevage en cage est déjà interdit dans l'agriculture biologique dans l'ensemble de l'UE. Et certains éleveurs n'ont pas attendu la loi pour essayer d'améliorer le bien-être de leurs animaux. C'est le cas de Sylvain Gilbert, éleveur de lapins en Vendée. "On est sur des enclos avec des volumes de 3 m² et les mangeoires sont toutes en longueur pour que les lapins ne se battent pas pour manger", explique-t-il. Résultat, les lapins sautillent et gambadent. "On a 2800 lapins, ce qui fait environ 12 lapins au m²", ajoute-t-il.  

Ici tout est fait pour que le lapin retrouve des conditions de vie plus proche de son milieu naturel. Il a des jouets à ronger, des mangeoires en hauteur pour se dresser sur ses pattes, et même de surprenantes cachettes. "Ce sont les nuitées. Ça sert de terrier pour imiter les terriers de la nature. Il lui faut un espace pour qu'il puisse se camoufler, se cacher. On a l'impression qu'il est tassé, mais pas du tout. Il a besoin de ça, d'être en communauté", poursuit l'agriculteur. 

Cerise sur le gâteau, la radio fonctionne à tue-tête. Et ce n'est pas seulement parce que cet éleveur est passionné de musique. "C'est pour les détendre. Quand il y a une porte qui s'ouvre ou qui se ferme, ou s'il y a de l'orage ou un avion qui passe, pour qu'ils aient moins peur", précise-t-il.

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Bien sûr, ces aménagements ont un coût pour ces agriculteurs. Il faut des investissements et des bâtiments deux fois plus grands qu'avec des cages. Pour l'instant, moins de 1% de la production de lapins est faite ainsi, car ce n'est pas rentable. "C'est clairement le consommateur qui va payer le surcoût du bien-être animal parce qu'on n'est pas dans des filières avec beaucoup de marges", souligne Mathieu Loeul, directeur général de Loeul et Piriot, le leader européen de la viande de lapin. Une fois en rayon, ce lapin élevé dans de meilleures conditions coûte ainsi près de 30% plus cher que celui élevé en cage. 


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