SOLIDARITÉ - Des internautes francophones proposent un hébergement ponctuel à des femmes victimes de violences conjugales, en prévision de la finale de la Coupe du monde. Le hashtag #BienvenueChezMoi compte déjà plusieurs centaines de participantes.
"Sur Lyon/ Villeurbanne, si vous avez besoin dimanche soir, n'hésitez pas!", "Si vous êtes en Normandie, hésitez pas. Pas de questions, à manger, à boire, du thé." Depuis le 13 juillet, le hashtag #BienvenueChezMoi a fait son apparition sur Twitter. Depuis la France, le Québec, la Belgique ou encore la Suisse, à Paris ou en région, plusieurs centaines d'internautes proposent un hébergement provisoire pour les femmes victimes de violences conjugales, à l'occasion de la finale de la Coupe du monde.
A l'origine de ce mouvement, cette étude britannique réalisée par l'université de Lancaster, selon laquelle, en Angleterre, les violences conjugales augmenteraient de 38% en cas de défaite de l'équipe anglaise à un match de foot et de 26% lorsqu'elle gagne. Face à ces chiffres, l'internaute @CherCherjournal a décidé d'agir.
De manière totalement unilatérale (pardon😌), j'essaye de lancer un # comme #illridewithyou à l'époque, pour les femmes qui ont besoin d'un toit dimanche parce qu'elles sont en danger chez elles, vu que les violences augmentent fortement durant la CDM. #BienvenueChezMoi — Cher.e Journal.e (@CherCherjournal) July 13, 2018
"Aider les femmes matériellement"
Auprès de LCI, cette militante féministe de longue date, elle-même victime de violences conjugales dans le passé, explique vouloir calquer sa démarche sur la hashtag #illridewithyou, qui avait émergé en 2014 en Australie, suite à une prise d'otage à Sydney par un réfugié iranien : "Il y avait eu une montée de l'islamophobie et avec ce hashtag, les gens voulaient dire 'je n'ai pas peur de toi, je vais prendre les transports avec toi'. Avec #BienvenueChezmoi, l'idée de fond est la même : il s'agit de dire 'je ne te connais pas mais cette situation m'impacte. C'est une société dans laquelle je ne veux pas vivre."
Elle poursuit : "Concernant les violences conjugales, on sait que dans la plupart des cas, l'isolement et la non sortie du cycle de violences sont des raisons qui perpétuent cette situation." Dès lors, ce hashtag se veut être une tentative de rompre l'isolement, "en aidant les femmes matériellement". Mais il y a aussi une dimension plus politique à ce mouvement. Notre interlocutrice, Française basée à Montréal, ajoute : "C'est aussi une façon de mettre le sujet sur la place publique. En agissant collectivement, on montre que les violences conjugales ne concernent pas seulement l'intimité de la maison. Même si au final, aucune femme n'appelle et ne saisit cette initiative, cela montre qu'il y a une possibilité."
À Poitiers, place d’armes, #bienvenueChezMoi si besoin! (on est deux filles cools mais surtout moi quand même) — Lalo (@Lola__bos) July 14, 2018
Si tu cherches un hébergement pour dimanche soir, tu es #BienvenueChezMoi dans le 15e à Paris ! J'habite en coloc avec une meuf dans une résidence super calme. Notre appart est au deuxième étage avec ascenseur et on a deux chats un peu hyperactifs mais pas méchants. — la troisième furie 🍷 (@pivoinespatiale) July 13, 2018
Les violences "ne s'arrêtent pas aux frontières"
Reste que l'étude sur laquelle se fondent les utilisatrices de ce hashtag, réalisée dans le comté de Lancashire, vaut pour cette partie de l'Angleterre et non pour la France, ni pour les autres pays francophones où émerge ce mouvement de solidarité. Les chercheurs eux-mêmes, auteurs de cette étude, précisent d'ailleurs qu'il est "clairement important de vérifier si ces résultats se reproduisent dans le reste du Royaume-Uni ou dans d'autres pays".
Mais pour l'internaute à l'origine de #BienvenueChezMoi, ce n'est pas un frein. "Les violences conjugales, c'est comme le nuage de Tchernobyl : elles ne s'arrêtent pas aux frontières", nous dit-elle. "Surtout, la France et l'Angleterre sont des pays peu différents et je pense qu'on retrouve en France, aussi, une augmentation des violences conjugales les soirs de matchs. Les statistiques ne seraient peut-être pas équivalentes au pourcentage près, mais ce phénomène systémique des violences est comparable entre pays occidentaux." Elle ajoute : "L'Angleterre a des statistiques parce que l'Etat anglais a décidé de mettre les moyens dans une analyse sur le long terme et une campagne de sensibilisation. Si la France a anticipé #MeToo, comme Emmanuel Macron le dit, alors il est temps d'y mettre les sous."
En d'autres termes, ce n'est pas parce que la France ne dispose pas de ces chiffres... que les violences n'existent pas. Nos confrères de 20 Minutes ont interrogé à cet égard le docteur Gilles Lazimi, spécialiste des violences faites aux femmes et membre du Haut Conseil à l'Egalité entre femmes et hommes (HCEfh). Il assure : "Le foot ne rend pas violent et les agressions de femmes n'attendent pas les soirs de matchs. Mais ces derniers peuvent constituer des circonstances pour qu'un homme déjà violent, commette des agressions. L'alcool va jouer un rôle désinhibant et sa frustration à l'égard de son équipe qui perd lui sert de prétexte pour se défouler verbalement, sexuellement ou physiquement sur une femme."
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