SOUTINE - L'humoriste, écarté de France 2, a reçu le soutien de Charlie Hebdo, par l'entremise de son rédacteur en chef Riss, dans un édito où ce dernier s'alarme d'une censure rampante sous prétexte de féminisme.
"On peut plus rien dire". Si vous devez vous préparer à entendre cette phrase lors de vos repas de famille de fin d'année, vous pourrez trouver, dans le prochain Charlie Hebdo à paraître ce mercredi, l'argumentaire de ceux qui la prononceront. En effet, quelques jours après la mise à l'écart de Tex de l'émission Les Z'Amours, l'hebdomadaire satirique, très à cheval dans la défense de la liberté d'expression, est allé à la rescousse de l'humoriste, dans un édito de son rédacteur en chef, Riss.
Humour noir ou sexisme déguisé ?
Dans un texte intitulé "Ma main dans ta gueule", ce dernier est revenu sur les développements de la blague sur les violences conjugales de l'animateur. Pour rappel, le 30 novembre dernier, sur le plateau d'une émission de Julien Courbet, sur C8, il avait raconté la plaisanterie suivante : "Les gars, vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? […] On lui dit rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois."
Dans un contexte de libération de la parole - et prise en compte des témoignages de violences faites aux femmes -, la saillie de Tex avait été particulièrement mal perçue, la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa allant jusqu'à prendre position sur le sujet et France 2, décidant de débarquer l'animateur en pointant du doigt "des propos insultants et déplacés". Humour noir ? Sexisme déguisé ? Le débat ne laisse pas indifférent, et Riss a bien choisi son camp.
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"La première vertu de l'humour n'est pas de faire rire"
Le rédacteur en chef a dénoncé l'utilisation du prétexte du "féminisme", "inacceptable" à ses yeux, pour imposer "une censure" contre ceux qui font profession de moquer tous les sujets. "Qu’importe que les blagues soient drôles ou pas, qu’elles aient de l’esprit ou pas, qu’elles soient fines ou grossières. Ce qui compte, c’est de s’approprier une liberté et d’en faire usage : je ris, donc j’existe", martèle-t-il.
Selon le dessinateur, en première ligne ces dernières semaines dans le conflit qui a opposé son titre à la rédaction de Mediapart, "la première vertu de l'humour n'est pas de faire rire, mais de s'emparer d'une liberté que personne ne vous a accordée". Et de poursuivre, visiblement très inquiet, en dénonçant "une France de corbeaux, de lâches et de délateurs, qui croient défendre le bien, mais ne défendent que leur servilité".