Aujourd'hui, six Français sur dix déclarent ne plus avoir du tout envie de se marier.Un chiffre en sans cesse augmentation qui traduit le changement des mœurs ces dernières années.Tour d'horizon d'un secteur en perpétuelle évolution.
Une évolution des mentalités pour un changement global de société. En l'espace de quelques décennies seulement, la place du mariage et son attrait auprès des Français a profondément évolué. Plus considéré comme une norme incontournable, il est, chaque année un peu plus, délaissé par les jeunes générations.
Le nombre de mariages divisé par deux en 50 ans
Au plus haut à la fin des Trente Glorieuses, avec un pic à 422.958 unions en 1972, le nombre de mariages en France a rapidement et irrémédiablement chuté. En l'espace d'une dizaine d'années, il est passé sous le seuil des 300.000 noces (287.845 en 1984). Malgré un léger sursaut au début des années 1990 puis 2000, la dynamique est largement baissière. C'est tout sauf étonnant en sachant que 60% des Français déclarent de nos jours ne plus avoir du tout envie de se marier.
Globalement stable dans la décennie 2010 (entre 220.000 et 230.000 mariages annuels), le nombre d'unions s'est écroulée en 2020, en pleine crise du Covid-19 (158.000). Un léger sursaut a toutefois été observé lors de l'exercice suivant (220.000, soit une hausse de 40% environ).
Les mariages religieux en chute libre
En lien avec le recul du catholicisme dans l'Hexagone, le nombre de mariages religieux a fortement diminué ces dernières années. Ils ne représentent aujourd'hui plus que la moitié des unions (50%). En parallèle, les cérémonies laïques ont, elles, le vent en poupe. Les Français préfèrent des événements plus originaux, moins traditionnels.
On se marie de plus en plus vieux
Du fait notamment d'études de plus en longues, d'un marché du travail tendu et d'un accès à la propriété qui ne cesse de se complexifier, les couples se marient sur le tard. L’âge moyen d’une femme qui se marie est de 36 ans. Cela monte à 39 ans pour un homme. Au niveau des couples hétérosexuels, les résultats sont relativement similaires (entre 30 et 34 ans). Quant aux mariages de personnes du même sexe, l’âge moyen des hommes est de 44 ans, et 38 ans pour les femmes.
Ces moyennes sont rehaussées par la multiplication des séparations et remariages. Le nombre de divorces ne cessent d’augmenter chaque année. Cela engendre un nombre plus important de remariages. Très rares dans les années 1970, les secondes unions représentent ainsi 20% de l'ensemble en France. "On a le droit de se tromper, de faire une erreur. Cette fois-ci, je pense que c’est la bonne", plaisante Jérôme Fiolleau, un jeune marié, dans un reportage de TF1 en tête de cet article.
L'été, la saison privilégiée
L'été est plébiscité par les couples qui souhaitent se marier. 60% des 225.000 mariages célébrés en 2019 en France l'ont été entre juin et septembre. Là encore, cette tendance est plutôt récente. Au milieu du 19ᵉ siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, les mois de mars et décembre étaient évités pour des raisons religieuses (carême et Avent) et l’été en raison des travaux agricoles. Les mariages avaient donc lieu davantage en hiver, notamment en février.
Un premier basculement a lieu lors de l’entre-deux-guerres, avec des mariages de plus en plus nombreux en avril et plus rares en hiver. Mais c'est surtout après la Seconde Guerre mondiale que l'été commence à être privilégié avec la démocratisation des congés payés. Au sortir des années 1970, les noces se raréfient. Plutôt vues comme une obligation jusque-là, elles deviennent, dans le même temps, de plus en plus synonymes de fête. Logiquement, le choix se porte alors sur la belle saison.
Pour ce qui est du jour, les couples se marient en très grande majorité le samedi. Depuis 1968, la part des unions ayant lieu un samedi n’a cessé d’augmenter (85% en 2007, contre 67% en 1968 selon l'Insee). Ces dernières années, cette alternative est en légère baisse (82% en 2019). Le vendredi est le deuxième jour privilégié (10% des mariages en 2019).
Un budget moyen supérieur à 11.000 €
Selon une récente étude de Cofidis, les Français consacrent une enveloppe moyenne de 11.063 euros à leur mariage. Ce chiffre monte est encore plus important chez les 35-49 ans (16.395 euros en moyenne). Cela s'explique par le fait qu'ils disposent, en majorité, de plus de moyens que leurs compatriotes plus jeunes. À noter qu'il manque, en moyenne, 5558 euros à un couple pour financer son mariage idéal.
En parallèle, un budget moyen de 3684 euros est réservé à la lune de miel.