Bug informatique à la gare Montparnasse : les raisons de la panne géante

Publié le 4 décembre 2017 à 9h39, mis à jour le 4 décembre 2017 à 11h37
Bug informatique à la gare Montparnasse : les raisons de la panne géante

COUAC - Le réseau SNCF a été interrompu ce dimanche à la gare Paris-Montparnasse en raison de la mise en place d'un nouveau système d’aiguillage. En cause : un "problème informatique", semant une pagaille monstrueuse pour les voyageurs, qui ont dû attendre lundi matin un retour à la normale.

"On n’est pas du tout content, chez nous à la SNCF, et en particulier sur l’information voyageur qui a indéniablement pas été à la hauteur hier", a déclaré ce lundi matin Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau, au micro de RTL. A trois semaines des vacances de Noël, une panne a provoqué une interruption totale du trafic dimanche en début d’après-midi au départ vers la gare du sud de la capitale. La SNCF a annoncé un retour à la normale ce lundi matin. Un nouveau dysfonctionnement qui intervient quatre mois après une pagaille monstre causée par une autre panne dans cette même gare. Le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, est convoqué lundi matin par la ministre des Transports Elisabeth Borne. Dimanche soir, cette dernière a jugé "inacceptable" ce nouvel incident.

Qu'est-ce-qui a causé la panne ?

Samedi en fin de journée, la SNCF met un nouveau système d’aiguillage permettant d’augmenter de 20% le nombre de trains au départ de la gare. Une opération qui s'est bien passée "jusqu'à ce dimanche midi", a souligné Didier Bense, le directeur général de SNCF Réseau Ile-de-France, cité par Le Parisien. La mise en service devait s'achever, mais un "problème informatique" a provoqué la perte de la commande à distance des installations de sécurité de la gare, paralysant le système de signalisation et d'aiguillage. 

Pourquoi a-t-elle duré si longtemps ?

En début de soirée dimanche, la SNCF a indiqué finalemnet avoir "identifié le problème technique" au niveau d’un calculateur. Ce dispositif est chargé de gérer les télécommunications entre le centre de commandes et les instruments installés dans les voies. Or, sans lui, impossible de connaître l’orientation des aiguillages et donc de transmettre des modifications pour orienter un train dans telle ou telle direction, sans risquer de provoquer un accident. "L'imbrication à l'extrême des dispositifs de gestion des circulations a tendance à créer des effets domino. Ainsi une simple panne dans une armoire technique peut désormais stopper l'ensemble des trafics, comme ce fut le cas cet été à Montparnasse", a déploré lundi matin un porte-parole du syndicat de cheminots FiRST.

"Il a fallu chercher parmi des milliers de lignes informatiques dans nos postes d’aiguillage. Ce n’est pas un environnement que tout le monde connaît, il date de la mise en place du TGV Atlantique en 1989", a fait valoir Didier Bense, le directeur général de SNCF Réseau Ile-de-France. Reste encore pour la SNCF à multiplier les tests avant de pouvoir enfin faire reprendre le trafic.

Un "couac" qui rappelle celui de cet été

Cet incident n'est pas le premier qui touche la gare Paris-Montparnasse: une panne de signalisation, dans l'alimentation électrique d'un poste d'aiguillage à Vanves (Haut-de-Seine), avait déjà provoqué trois jours de pagaille fin juillet, en plein chassé-croisé estival. Mais cette nouvelle panne "n'a rien à voir" avec la précédente, a assuré Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilien. "Cet été, c'était lié à des installations anciennes, a-t-il observé. Là, c'est des installations nouvelles qui sont mises en service, qui permettent de mettre plus d'aiguillages pour augmenter le nombre de trains."

Face à la nécessité de modernisation d'un réseau ferroviaire vieillissant, un rapport remis quelques jours après la panne de l'été contenait neuf recommandations qui devaient être "engagées avant fin 2017", portant sur l'infrastructure, le plan de continuité du service et l'information aux voyageurs.


La rédaction de TF1info

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