Burkini : à son tour, Leucate va interdire cette tenue couvrante sur les plages

Publié le 16 août 2016 à 22h50
Burkini : à son tour, Leucate va interdire cette tenue couvrante sur les plages

SOCIETE - En pleine polémique sur le "burkini", quelques mairies côtières de France, de Corse jusqu'au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, parfois même sans avoir constaté son usage.

Et un de plus. Le maire LR de Leucate (Aude) Michel Py va interdire le burkini, tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, afin "d'assurer le bon ordre, la sécurité et la salubrité publics", a-t-on appris mardi auprès de la mairie, confirmant une information du Midi Libre. Cet arrêté doit être signé mardi soir ou mercredi matin et sera en vigueur jusqu'au 31 août. Il concerne les stations de la commune languedocienne, soit Leucate-plage et La Franqui.

Le maire de Leucate vient s’ajouter à quelques autres élus de villes côtières, de la Corse jusqu’au Pas-de-Calais, qui, ces derniers jours, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, parfois même sans avoir constaté son usage.

"Référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre"

C’est la mairie LR de Cannes (Alpes-Maritimes) qui, la première cet été, s’est opposée, le 27 juillet, à "une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes". Toute contrevenante sera punie d'une amende de 38 euros. Le directeur général des services de la ville, Thierry Migoule, qui affirme observer ces costumes de bain depuis l'été dernier, estimait dans une interview à l'AFP que ces tenues "font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre".

Mandelieu-la-Napoule, voisine de Cannes, avait pris en toute discrétion un arrêté similaire dès juillet 2013, "à partir de faits constatés", selon le service communication de la ville. D'autres mairies de droite leur ont emboîté le pas depuis début août, notamment à Villeneuve-Loubet, toujours dans les Alpes-Maritimes. Au Nord, le député-maire LR du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle, a annoncé vouloir copier ces initiatives tout en admettant "il n'y a pas de burkini pour le moment au Touquet". Tout comme Michel Py, le maire LR de Leucate (Aude), qui s'apprêtait mardi à signer un arrêté interdisant le "burkini" dans les stations de la commune languedocienne, soit Leucate-plage et La Franqui.

"Opportunisme politique"

A Sisco, en Haute-Corse, Ange-Pierre Vivoni (PS) a réuni en urgence son conseil municipal dimanche soir après de graves altercations sur une plage de sa commune, qui auraient éclaté, selon certains témoins, alors que des baigneuses en "burkini" étaient prises en photo par des touristes, ce que l'enquête judiciaire n'a pas permis de confirmer ni d'infirmer jusqu'ici. Ange-Pierre Vivoni assure vouloir " protéger la population et notamment la population musulmane , car je pense qu'ils sont les premières victimes de ces provocations extrémistes". Pour lui, le "burkini" est "un effet de mode qu'on voit sur toutes les plages en Corse".

Un autre maire socialiste, à Oye-Plage dans le Pas-de-Calais, a annoncé mardi vouloir prendre la même décision après avoir croisé dimanche une femme qui se rendait sur le bord de mer "en cape intégrale, gantée: on ne voyait ni son visage ni ses yeux". L'arrêté de Mandelieu-la-Napoule, le plus ancien, a été copié textuellement par les autres mairies sur sa définition des tenues interdites. L'accès aux plages y est "interdit à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité".

Une définition floue, qui ne vise pas seulement le "burkini" selon l'avocat du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Sefen Guez Guez. "Une simple maman voilée sur la plage peut se faire verbaliser", craint-il, dénonçant "une réaction d'opportunisme politique à l'approche de primaires pour 2017". Après avoir été débouté par le tribunal administratif de Nice, le CCIF attend une décision du Conseil d'Etat sur la légalité de l'arrêté de Cannes, qu'il conteste.

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La rédaction de TF1info

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