Burkini à la piscine : feu vert du conseil municipal de Grenoble à l'issue d'un vote serré

M.G
Publié le 16 mai 2022 à 22h03
Eric Piolle, maire EELV de Grenoble
Eric Piolle, maire EELV de Grenoble - Source : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Le conseil municipal de Grenoble a voté lundi soir, d'une courte majorité, une modification du règlement intérieur des piscines de Grenoble.
Cela se traduit par l'autorisation du port du burkini dans ces établissements.

Une décision qui n'a sans doute pas fini de faire couler l'encre. Après plusieurs semaines de polémiques, le conseil municipal de Grenoble a validé lundi 16 mai une modification du règlement intérieur des piscines de Grenoble autorisant le port du burkini. Ce dernier prévoit désormais que la longueur des maillots ne sera plus limitée, a précisé l'adjointe aux Sports Céline Mennetrier. Cela permettra aux femmes de se baigner seins nus et à tous les baigneurs de porter un maillot les protégeant du soleil.

29 voix pour, 27 contre

Le texte a été adopté avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus au conseil municipal. Le maire écologiste, Eric Piolle, a balayé les objections de l'opposition, en invoquant un combat "féministe", de "santé" et de "laïcité" parce que rien n'interdit le port de vêtements religieux dans l'espace public, "y compris à la piscine".

Le port du burkini était le cheval de bataille de la controversée association Alliance Citoyenne, qui a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises pour faire passer son message. Ses membres, rassemblés dans une salle grenobloise, ont assisté au scrutin par retransmission vidéo.

"Rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République"

Dans la foulée de cette décision, le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a rapidement réagi. L'élu a accusé l'édile de Grenoble d'"acter définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République"

La cheffe de file du RN, Marine Le Pen a aussi fustigé cette mesure. "En autorisant le burkini à la piscine municipale de Grenoble, Eric Piolle veut soumettre la République aux pressions islamistes. Il démontre le vrai visage, anti-républicain, de la NUPES", estime la candidate battue à la dernière élection présidentielle. "Les députés RN défendront l'interdiction du burkini dans les piscines et plages publiques", ajoute-t-elle. 

La veille, le préfet de l’Isère avait fait savoir qu'il saisirait le tribunal administratif de Grenoble, sur instruction du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour bloquer la mesure si elle était adoptée. 


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