Buzyn rassure les évêques de France sur l'extension de la PMA : le recours aux mères porteuses "n'est pas le sujet"

Publié le 21 septembre 2018 à 12h02
Buzyn rassure les évêques de France sur l'extension de la PMA : le recours aux mères porteuses "n'est pas le sujet"
Source : Thomas Samson / AFP

SOCIÉTÉ - L'extension prévue de procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules ne mènera pas à une autorisation de la gestation pour autrui (GPA), a assuré vendredi la ministre de la Santé, répondant aux inquiétudes des évêques de France.

L'extension prévue de la procréation médicalement assistée (PMA) ouvrira-t-elle la voie à une autorisation de la gestation pour autrui (GPA) ? C'est l'inquiétude formulée jeudi dans un texte publié par la Conférence des évêques de France (CEF), et à laquelle la ministre de la Santé  Agnès Buzyn a coupé court ce vendredi. "C'est totalement faux, le président de la République l'avait dit lors de sa promesse" sur l'extension de la PMA, a-t-elle répondu, notant que ce n'est pas parce que les mots se ressemblent "que ça a quelque chose à voir".  

La GPA, le fait d'utiliser "le corps d'une femme pour lui faire porter un enfant qu'elle ne gardera pas", "rentre dans la marchandisation du corps humain", a souligné la ministre, invitée sur CNews. Dans un texte publié jeudi, l'épiscopat s'inquiète de l'extension de la PMA qui doit figurer dans la prochaine révision de la loi de bioéthique, mettant notamment en avant l'importance de la "référence paternelle". 

"Arrêtons de tout mélanger"

"C'est quelque chose sur laquelle les lois de bioéthique française sont très strictes. Ce n'est absolument pas la même problématique, arrêtons de tout mélanger", a encore insisté Agnès Buzyn, soulignant que le recours aux mères porteuses notamment pour les couples d'hommes homosexuels ne figurait pas dans les mesures discutées. "Ce n'est pas le sujet".

Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 201,9 dans lequel doit figurer l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, thème sociétal très polémique.

Après avoir organisé en début d'année une consultation publique appelée "États généraux de la bioéthique", le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) rendra un avis sur ces questions mardi 25 septembre. Il s'était déjà prononcé pour l'extension de la PMA en 2017. 

"Un débat apaisé qui respecte les problématiques de vie de chacun"

"Il y a de la vulnérabilité, et le respect qu'on doit aux gens c'est de ne pas en faire un débat idéologique, mais un débat apaisé qui respecte les problématiques de vie de chacun", a-t-elle enfin plaidé,  appelant à un débat qui "ne soit pas hystérisé" alors que les prises de positions fortes contre l'extension de la PMA se sont multipliées ces derniers jours.

"Je suis un défenseur de la PMA donc je fais la distinction entre PMA et GPA", a quant à lui indiqué le porte-parole du gouvernement sur LCI ce vendredi. Interrogé sur l'éventualité que l'on revive des instants aussi compliqués que ce qu'il s'est passé pour le Mariage pour tous, il a répondu : "je ne le souhaite pas". Et de détailler : "Les mots blessent, les mots ont beaucoup blessé. J'ai le souvenir de gens dans les rues de France défilant avec des pancartes comparant les homosexuels à des animaux c'est intolérable. Je ne le souhaite plus." 


La rédaction de TF1info

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