Une professeure mortellement poignardée par un élève

"C'est choquant" : des enseignants secoués suite au meurtre d'une professeure à Saint-Jean-de-Luz

Publié le 23 février 2023 à 18h25
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Une enseignante a été tuée le 22 février par un de ses élèves alors qu'elle était en train de faire cours.
Un drame qui a des répercussions dans le monde enseignant.
Plusieurs professeurs témoignent du choc et de leur émotion.

"Un jour triste pour l'Éducation nationale". Le drame qui a entrainé le décès d'une professeure d'espagnole dans un collège-lycée de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), poignardée mortellement par l'un de ses élèves alors qu'elle était en train de faire cours, a bouleversé la France, notamment au sein de la communauté éducative. 

Alors qu'une minute de silence a été respectée dans tous les établissements ouverts ce jeudi 23 février et que le ministre de l'Éducation national, Pap Ndiaye, a livré un vibrant hommage, plusieurs personnels éducatifs ont fait part de leur choc et de leur émotion.

"Ça nous touche parce que c'était une collègue"

C'est le cas de Marie, professeure des écoles dans une école primaire dans la banlieue de Lille. "C'est très, très dur, ce qu'il s'est passé, c'est très triste..., juge-t-elle, au lendemain du drame, interloquée qu'on puisse s'en prendre à un enseignant. Il y a un côté terrifiant, que cela arrive sur son lieu de travail, quel qu’il soit, pas seulement parce qu’elle est prof. C’est censé être très inoffensif un prof, c'est quelqu’un qui est là pour les gosses, qui est là pour les autres. En tant qu’enseignante, je trouve cela choquant, ultra-choquant."

"Ça nous touche parce que c'était une collègue, et on se dit que, peut-être, ça peut arriver dans notre établissement", réagit Florence, enseignante d'anglais depuis une vingtaine d'années dans un collège de Puy-de-Dôme, qui explique avoir ressenti de la "tristesse", notamment lors de la minute de silence qui s'est déroulée dans le calme au sein de son établissement. "On était tous atterrés", ajoute-t-elle, évoquant ses collègues avec qui elle a pu échanger à ce propos.

Jean-Rémi Girard fait lui part de sa stupéfaction lorsqu'il a appris l'événement. "C’est une très grande sidération d’apprendre qu’une collègue est allée faire cours et a été tuée dans l’établissement scolaire. Et évidemment, beaucoup de tristesse, de colère, de dégout", souligne ce professeur de français de lycée, également président du Syndicat national des lycées et des collèges (SNALC). "Après, c'est sûr que c'est triste, quelle que soit la personne", abonde Florence.

Lire aussi

"Ça n’était pas arrivé en France depuis très, très longtemps qu’un professeur soit assassiné pendant un cours par un élève. C’est plus que rarissime", avance par ailleurs Jean-Rémi Girard, qui rappelle que l'événement s'est déroulé dans des circonstances bien particulières. Si l'enquête est toujours en cours pour déterminer les raisons d'un tel passage à l'acte, le drame s'est déroulé dans un collège-lycée calme et privé de Saint-Jean-de-Luz. 

"Ce n'est probablement pas l’endroit révélateur de la violence scolaire", estime encore le responsable du SNALC, qui attend d'avoir les résultats complets de l'enquête pour avancer d'éventuelles propositions afin d'améliorer la sécurité dans les établissements. "S’il y a eu dysfonctionnement, c’est là où nous, en tant que syndicat, on agira afin de réduire les risques. Mais on ne les supprimera jamais complètement", reconnaît-il.


Aurélie LOEK

Tout
TF1 Info