POLÉMIQUE - Plusieurs étudiants en première année de droit à Lille 2 ont dénoncé les propos sexistes tenus par l'un de leurs professeurs mardi dernier lors d'un cours magistral. Contacté par LCI, le président de l'université de Lille II évoque des propos "aussi stupides qu'inexcusables".
La polémique enfle. Plusieurs étudiants en première année de licence de science politique à l'université de Lille 2 ont dénoncé les propos sexistes tenus ce mardi par l'un de leurs professeurs.
Sur Twitter, l'un des élèves a raconté l'incident, qui s'est déroulé dans en amphithéâtre lors d'un cours magistral : "Mon enseignant arrive, s'installe, et essaie de faire fonctionner le micro. Il n'y arrive point", écrit-il, précisant que "tout le matériel de cette faculté est défaillant". Après plusieurs essais, le professeur finit par faire fonctionner le micro et lâche soudainement : "C'est comme les femmes, il faut taper dessus".
Je tiens aujourd'hui à dénoncer le comportement d'un enseignant qui m'a tellement choqué que j'ai préféré sortir de cours. — Maxouuu🍑 (@mxmfch) 17 janvier 2017
"Humour"
Selon une étudiante interrogée par LCI, quelques rires et applaudissements résonnent dans la classe après la tirade de ce professeur d'histoire du droit, mais aussi plusieurs huées. Le professeur renchérit : "C'est comme les femmes, il faut taper dessus deux fois pour qu'elles comprennent". Certains étudiants se lèvent et quittent l'amphithéâtre. Non satisfait de sa première remarque, l'enseignant lance à leur intention : "Ça, c'est les féministes qui se lèvent (...). Ça ne me dérange pas tant qu'il n'y a pas des Femen, manquerait plus que ça... Enfin quoique !"
Selon l'un des témoins, contacté par LCI, plusieurs étudiants ont interpellé l'enseignant à la fin du cours. "Le prof est resté près d'une heure après le cours pour s'expliquer face à quelques élèves qui étaient plutôt choqués", raconte-t-il. Selon ce même étudiant, le professeur a présenté ses excuses lors du cours du lendemain, accusant les élèves de "ne pas comprendre son humour".
De tels comportement ne peuvent qu'entraîner une condamnation sans équivoque
Présidence de l'université de Lille 2
Dans un communiqué publié mercredi, l'Union nationale des étudiants de France (Unef) a "fermement condamné ces propos qui banalisent", selon elle, "les violences faites aux femmes". "On ne peut pas accepter qu'un enseignant-chercheur qui détient une certaine légitimité tienne de tels propos", précise-t-on à l'Unef de Lille. Les propos ont également été repris dans le Tumblr "Paye ta fac" qui répertorie les pires phrases et propos sexistes entendues dans les facultés ou les grandes écoles.
Alertée par le syndicat et quelques étudiants, la direction de l'Université a quant à elle publié un communiqué ce jeudi dans lequel elle présente ses excuses aux étudiants et aux personnels. "De tels comportements ne peuvent qu'entraîner une condamnation sans équivoque de la part de la présidence de l'université". Et d'affirmer : "Les violences faites aux femmes (...) peuvent aussi prendre la forme de telles outrances verbables que rien ne peut excuser, et encore moins lorsqu'elles émanent d'un enseignant universitaire".
Joint par LCI, le président de l'université Lille 2, Xavier Vandendriessche, dénonce des propos "aussi stupides qu'inexcusables". "Il s’est autorisé à faire un trait d’humour sans penser qu’il pourrait heurter la sensibilité des personnes en face de lui et sans tenir compte du fait que, en tant que professeur d'université, il a une forte responsabilité", souligne-t-il. Le président dit également "féliciter les élèves qui ont quitté le cours". Selon lui, ils ont "eu raison" d'agir ainsi.
Communique de presse en réponse à l' @UNEF_Lille pic.twitter.com/4yqEPFAlZj — Université Lille 2 (@univ_lille2) 19 janvier 2017
Dans la suite de son communiqué, la présidence indique qu'une enquête est en cours et que l'enseignant sera prochainement convoqué. "Une procédure disciplinaire sera ensuite mise en oeuvre, de nature à entraîner le prononcé d'une sanction nette", indique-t-on à la faculté. Selon le président de l'université, elle pourrait aller du blâme à l'avertissement en passant par une exclusion temporaire.
Une campagne de sensibilisation sera également menée auprès de l'ensemble de la communauté universitaire dans les prochains mois.
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